PARTIE 1- Présentation générale du cadre géographique, climatique et agricole

Table des matières et Crédits et droit d’auteur

Situation géographique du pays de la Bible ………………………………………………………. …………… 1

Le climat ……………………………………………………………………………………………………………….. ….. 2

Géographie du pays …………………………………………………………………………………… ……………….. 3

Comment étaient indiquées les directions dans l’antiquité. ………………………….. ………………….. 4

Les ressources en eau …………………………………………………………………………………… …………….. 4

Le puits ……………………………………………………………………………………………………………….. … 4

La citerne ……………………………………………………………………………………………………………….. 5

La source ……………………………………………………………………………………………………………….. 5

Le nomadisme …………………………………………………………………………………… ………………………. 6

L’élevage des moutons et des chèvres ………………………………………………………. …………………… 7

L’agriculture …………………………………………………………………………………… …………………………. 8

La vigne ……………………………………………………………………………………………………………….. .. 8

Les olives ……………………………………………………………………………………………………………….. 9

Les figues …………………………………………………………………………………………………………….. 10

Le cycle des récoltes ……………………………………………………………………………………………… 11

Les moissons …………………………………………………………………………………………………….. 11

Le battage …………………………………………………………………………………………………………. 12

Le vannage ……………………………………………………………………………………………………….. 12

Broyage ……………………………………………………………………………………………………………. 13

Crédits et droits d’auteur ……………………………………………………………………………………… 15

Narrateur homme

Narrateur femme

H. Bruins (homme)

R. Pritz (homme)

Verset biblique

Situation géographique du pays de la Bible

La plupart des évènements décrits dans la Bible ont eu lieu sur un petit territoire situé à l’est de la mer Méditerranée. Cette terre ne possède ni de grandes richesses naturelles, ni de ports profonds se prêtant à un véritable commerce maritime. Israël est depuis toujours un carrefour, un lieu de rencontre ou de conflit entre les différentes puissances politiques de la région : l’Égypte au sud, les pays situés à l’est en Mésopotamie, et ceux au nord tel que l’Assyrie.

Le pays où se sont déroulés les récits bibliques a été désigné de bien des façons. Au début, il s’est appelé Canaan. Dans les premiers livres de la Bible, il prend les noms des nombreux groupes ethniques qui le peuplaient.

On appela plus tard ce pays la terre d’Israël car les descendants de Jacob, nommé aussi Israël, en avaient occupé la plus grande partie. Toutefois, de nombreux changements sont intervenus. Lorsque les descendants de Jacob-Israël ont eu des divergences et se sont séparés sur le plan politique, on appela le sud du pays « Juda », d’après le nom d’un des fils de Jacob, tandis que la partie nord gardait le nom d’Israël, ou parfois celui d’Ephraïm, du nom d’un autre des petits-fils de Jacob.

Quelques générations avant les événements décrits dans le Nouveau Testament, les Romains établirent leur domination sur Israël. Peu après la fin de ces mêmes événements, ce sont les Romains qui ont appelé cette terre la « Palestine ». En référence aux Philistins, l’un des peuples qui habitaient la région.

Au cours du temps, de nombreuses routes internationales ont traversé le pays de la Bible. Une route côtière, « la route de la mer » traversait Israël et reliait l’Égypte à des pays situés au nord et à l’est. Plus à l’est, une autre route, orientée nord-sud, reliait les ports situés sur la Mer Rouge, aux régions du nord. C’était la « route du roi ». Elle longeait le plateau jusqu’à la rive Est de la mer Morte. Encore plus loin à l’est, se trouvait une autre route orientée nord-sud et appelée dans la Bible la « route du désert ».

À cause des difficultés liées au relief il y avait moins de grandes routes est-ouest. L’une d’elles reliait, à des fins commerciales, la ville portuaire de Gaza au Golfe Persique.

Une route plus importante pour les échanges est-ouest partait de la Basse Mésopotamie ; elle remontait la vallée de l’Euphrate qui descendait depuis l’ouest et le nord. Comme un désert aride occupe d’est en ouest la région reliant directement la Mésopotamie à Canaan, la route suivait le cours du fleuve puis bifurquait vers le sud jusqu’en Canaan. C’est cette route-là qu’Abraham a empruntée quand il partit d’Ur en Mésopotamie, pour se rendre à Haran au nord, puis à Damas, au sud, jusqu’au pays où Dieu l’avait appelé.

La mer Méditerranée permettait les échanges commerciaux avec les pays de l’ouest. C’était aussi la voie qu’empruntaient les envahisseurs venus de l’ouest et du nord.

Le climat

Le pays de la Bible n’est pas particulièrement fertile. Il est situé en bordure du désert et par conséquent, la moyenne des précipitations annuelles chute fortement entre le nord et le sud.

Israël est situé au nord de la plus grande ceinture désertique de la planète : Elle va de la partie du Sahara situé sur la côte atlantique (du Maroc au Sénégal) vers l’est, jusqu’en Libye et jusqu’en Égypte. Elle s’étend sur l’Arabie Saoudite, le Pakistan et le nord de l’Inde. C’est un immense désert.

Puisque Israël se trouve au nord de ce désert, cela signifie que le sud du pays est dans ce désert. Ici le sud du Néguev est extrêmement sec. Il ne tombe que 25 mm d’eau par an. En revanche, le nord et le centre du pays bénéficient d’un climat beaucoup plus favorable, accompagné de pluies, et se prêtant à l’agriculture.

En hiver, Israël subit l’influence d’un système dépressionnaire, dû aux vents d’ouest. Ce sont eux qui apportent la pluie, surtout au nord, car ces dépressions s’étendent le long d’une ligne

située entre Chypre et la Turquie et atteignent rarement le sud. Ainsi, lorsqu’on se trouve dans le Néguev, au sud d’Israël, on constate que les masses d’air se déplacent plutôt au-dessus des terres, sur l’Égypte, que sur la mer. C’est pour cette raison que la région sud reste sèche tandis qu’il pleut au nord et au centre. Il pleut sur le Néguev uniquement lorsque les vents soufflent du nord-ouest, mais ils atteignent rarement le sud. Ainsi, à Eilat il ne tombe que 25 mm d’eau par an : c’est l’un des endroits les plus secs du globe. En revanche, dans le Néguev il tombe 90 mm d’eau et près de Beersheba, environ 200. Au nord, à Jérusalem ou à Tel-Aviv, on peut avoir 700 mm d’eau par an.

Géographie du pays

Moïse a escaladé le Mont Nébo à partir de la vallée du Jourdain, une ascension d’environ 1200 mètres. De là-haut, Dieu lui a montré le pays dans lequel il lui interdisait d’entrer. Cet événement est décrit dans Deutéronome, au chapitre 34, v. 1 à 3 : «Des plainesde Moab, Moïse monta sur le mont Nébo, au sommet de la Pisga, quiest à l’est de Jéricho. Le Seigneurlui montra tout le pays:la région de Galaad jusqu’à Dan, les régions de Neftali, d’Éfraïm,deManassé, et celle de Juda jusqu’à la Méditerranée, la région du Néguev, et enfin, dans la vallée du Jourdain, le district de Jéricho la ville des Palmiers jusqu’à Soar.» (FC) Je me suis trouvé à cet endroit, un jour d’hiver par un temps exceptionnellement clair, et de là j’apercevais le Mont Hermon à la pointe nord du pays, c’est-à-dire à environ 150 km. La ville israélite de Dan se trouvait au pied de l’Hermon.

Quels types de relief Moïse voyait-il ? Pour mieux comprendre le relief du pays, imaginons plusieurs bandes de terrain allant du nord au sud. À l’ouest se trouve une plaine côtière plate et sablonneuse, traversée par quelques rares ruisseaux qui se jettent dans la mer ; ils proviennent des collines situées à l’est.

Plus à l’est on distingue une autre bande de terrain plus élevée : les contreforts des collines.

Encore plus à l’est, on atteint une chaîne de collines plus hautes souvent appelées « montagnes » dans la Bible. Cette chaîne commence avec le Mont Guilboa au nord, elle continue vers Hébron au sud, puis elle s’abaisse vers le plateau aride du Néguev, en direction de Beersheba. C’est sur ces collines, ou à proximité, que se trouvaient les villes antiques de Schechem, Béthel, Jérusalem et Hébron, formant les différentes étapes d’une grande route commerciale allant du nord au sud. Dans l’antiquité, les collines situées au centre de cette chaîne de « montagnes » ainsi que la vallée du Jourdain, étaient recouvertes de forêts.

À l’est de cette chaîne haute de 800 à 1000 mètres, l’altitude chute brutalement jusqu’au niveau de la mer Morte. C’est l’endroit le plus bas de la terre, à 400 mètres en dessous du niveau de la mer. La mer Morte est alimentée par le Jourdain venu du nord. Le Jourdain prend sa source au pied du mont Hermon, le point culminant du pays à plus de 2800 mètres d’altitude. Il traverse ensuite une région marécageuse, la vallée de Houlé. Puis il descend à travers des gorges escarpées pour atteindre après un périple de 50 km, le lac de Génésareth, appelé aussi mer de Galilée, lui-même situé à 200 mètres en dessous du niveau de la mer.

Plus loin à l’est de la vallée du Jourdain, le terrain s’élève vers le haut plateau transjordanien : Ce plateau qui inclut le Mont Nébo, se trouve à une altitude supérieure à celle de la chaîne de « montagnes » orientée nord-sud et se trouvant à l’ouest de la vallée.

Comment étaient indiquées les directions dans l’antiquité.

Sur la plupart des cartes géographiques que nous utilisons actuellement, le nord est indiqué en haut de la carte. Cette orientation correspond à nos habitudes mentales : le nord en haut, le sud en bas. Ce n’est pas une règle absolue. De nos jours, il existe dans certaines sociétés, d’autres façons d’indiquer une direction : par exemple en montrant un point devant soi. Aux temps bibliques, on s’orientait par rapport au lever du soleil, c’est-à-dire à l’est. Il existe deux mots en hébreu pour désigner l’est. Le premier signifie « l’endroit où le soleil se lève » et le second « droit devant » tout simplement.

Les ressources en eau

Question : Comment faisait-on pour trouver de l’eau dans le désert et pour la conserver ?

Réponse : Les principales ressources en eau sont de 3 sortes ; elles sont mentionnées dans le livre des Proverbes au chapitre 5 : les citernes qui collectent les eaux de ruissellement, les puits qui sont creusés sur des nappes d’eau ou des ruisseaux souterrains qui contiennent toujours de l’eau, même lorsque les cours d’eau sont secs en surface, enfin, les sources d’où l’eau jaillit spontanément. Elles donnent une eau de qualité supérieure, une eau vive.

Le puits

C’est un trou creusé par l’homme dans le sol jusqu’à la nappe phréatique. Selon les endroits, il peut atteindre une profondeur de 20 mètres. Par exemple, ce puits à l’extérieur des murs de l’ancienne Beersheba, était suffisamment profond pour atteindre le niveau de l’oued qui coulait en contrebas. En lançant une pierre dans ce puits et en mesurant le temps qu’il lui faut pour atteindre le fond, on se rend compte qu’il dépasse les 75 mètres de profondeur.

Dans beaucoup d’endroits mentionnés dans la Bible, le sol était très rocailleux, ce qui rendait le creusement des puits extrêmement difficile. Il fallait la plupart du temps creuser profondément. L’eau contenue dans le sol s’infiltre dans le fond du puits et il faut ensuite la remonter au moyen d’un récipient attaché à une corde.

Compte tenu du travail que cela nécessitait, le puits appartenait à celui qui l’avait creusé. Mais il arrivait que des puits s’assèchent en raison de changements climatiques et qu’ils soient abandonnés. De toute façon, pour continuer à être opérationnel, le puits devait être entretenu par son propriétaire. Certains se comblaient suite à l’effondrement de leurs parois ou de déplacements du sable dans le désert. Parfois des voisins mettaient leurs efforts en commun pour creuser le puits. Dans ce cas, le puits était propriété commune. Ses parois internes étaient souvent recouvertes de pierres, afin d’empêcher son effondrement.

La corde qui servait à remonter le récipient, était tirée contre la paroi du puits. L’ouverture du puits était souvent en calcaire, une pierre plutôt malléable. Le frottement répété de la corde contre le rebord creusait des entailles dans la pierre. On utilisait aussi une légère structure en bois placée au-dessus de l’ouverture. Les récipients utilisés étaient en pierre, en terre cuite ou plus souvent en peaux de bête, ce qui limitait les risques de casse contre les parois.

Parfois un animal essayait d’atteindre l’eau du puits, et s’y noyait. Son cadavre polluait l’eau. Pour cette raison on avait coutume de poser sur l’ouverture des puits une lourde pierre que même un gros animal ne pouvait déplacer.

La citerne

Une citerne est un trou creusé par l’homme pour conserver de l’eau. Dans le pays dont parle la Bible, certains types de terrain n’absorbent pas facilement l’eau. Lorsque la pluie tombe, l’eau ne s’infiltre pas dans le sol, mais elle ruisselle. La citerne servait à recueillir cette eau et à la conserver pour l’utiliser pendant les mois de sécheresse. Même s’il ne pleut que trois ou quatre mois par an, l’eau collectée dans les citernes suffit généralement à couvrir les besoins pour le reste de l’année.

Une citerne, c’était un trou creusé dans le sol par les hommes. Parfois un trou naturel aménagé par l’homme servait de citerne. Certaines mesuraient six mètres de diamètre et six de profondeur, voire plus. Dans les temps anciens elles étaient taillées dans le roc, pour empêcher l’eau de s’écouler. Grâce à la découverte d’un mortier, on a pu creuser des citernes dans toutes sortes de roches. On les enduisait de ce mortier pour colmater d’éventuels trous ou fissures. Jérémie parle de l’inutilité de citernes détériorées, incapables de retenir l’eau.

Les citernes étaient parfois situées dans des endroits excentrés où l’eau pouvait être facilement collectée. Dans les lieux habités, on creusait des citernes directement sous les maisons ou à proximité. On collectait aussi l’eau qui ruisselait des toits, dans les cours des maisons et dans les passages.

Parfois on accédait à la citerne par le dessus, en tirant l’eau à l’aide d’un récipient comme pour un puits. Mais très souvent c’est par quelques marches que l’on descendait à l’intérieur, ce qui facilitait l’accès à l’eau et au nettoyage de la citerne. Lorsque l’eau pénétrait dans la citerne, elle charriait de la terre. Cette terre se déposait au fond, et au bout de quelques années la citerne était pratiquement remplie de sédiments, ce qui limitait considérablement sa capacité de stockage et la rendait parfois inutilisable. C’est une de ces citernes remplies de boue qui servit de prison au prophète Jérémie.

La différence entre une citerne et un puits c’est que l’eau recueillie dans une citerne provient de loin, alors que celle qui s’accumule dans un puits, vient d’à côté. Dans la Bible, le contexte n’indique pas toujours s’il est question d’un puits ou d’une citerne.

La source

On trouve des sources même en plein désert. Une source se forme à partir des eaux pluviales qui s’infiltrent dans le sol et atteignent une couche de roche plus dure qui arrête l’infiltration de l’eau. Lorsque l’eau ne peut plus s’écouler, elle s’étale et cherche une sortie qu’on appelle une source. L’eau s’est infiltrée dans les roches plus loin au-dessus. Nous constatons que là où jaillit une source dans le désert, différentes sortes de plantes poussent. Ici nous pouvons voir des roseaux et un tamaris.

Le débit d’une source dépend de la quantité d’eau qui s’accumule sur la couche rocheuse. La source peut se tarir au bout de quelques jours, ou couler pendant toute l’année.

Dans cette région où les pluies sont peu abondantes, on s’installait souvent près des sources. Très souvent, les villes, pour assurer leur défense, étaient bâties sur les hauteurs, à proximité d’une source. Si la ville était entourée d’un mur, il était difficile de le prolonger de manière à entourer la source qui coulait généralement au pied de la colline. Dans ce cas, les habitants

trouvaient un moyen pour amener l’eau de la source à l’intérieur des murs de la ville. À l’intérieur des murs, ils creusaient jusqu’au niveau de la source, un conduit vertical semblable à un grand puits. Ensuite ils reliaient la base du conduit à la source par un tunnel souterrain. Ce canal souterrain permettait alors de dévier l’eau vers l’intérieur des murs. Parfois on allait chercher l’eau à la source en passant par ce tunnel. On recouvrait la partie visible de la source avec des pierres et de la terre, pour empêcher l’ennemi de la découvrir.

C’est en empruntant un canal souterrain et un conduit de cette sorte que Joab et ses hommes se sont emparés pour le roi David de la ville de Jérusalem alors aux mains des Yébousiens. Ils ont découvert l’entrée du canal situé à la source, battu ceux qui en gardaient l’accès et ont pu ainsi pénétrer dans la ville.

Posséder une ou plusieurs sources augmentait considérablement la valeur de la terre, ainsi que nous le voyons dans le livre de Josué, ch. 15 et dans le livre des Juges, ch. 1, dans lequel la fille de Caleb, ne se satisfait pas du terrain que son père lui attribue, jusqu’à ce qu’elle obtienne un terrain avec des sources.

L’eau était une denrée si rare et si précieuse que la source était souvent le symbole de la vie. Les prophètes comparent l’action de Dieu rétablissant la prospérité de son peuple à la source d’un torrent qui jaillit en plein désert.

Le nomadisme

Abram habitait dans une ville lorsque Dieu l’a appelé pour partir en Canaan et pourtant la Bible le décrit comme étant nomade ou semi-nomade. Il vivait sous une tente et se déplaçait d’un endroit à l’autre avec son petit et son gros bétail.

Les tentes sous lesquelles habitaient Abraham et sa famille ressemblaient probablement à celles des nomades vivant aujourd’hui dans le désert au Moyen-Orient. Les nomades les plus connus sont les Bédouins. Ils construisent leurs tentes avec de la toile et des piquets. La toile est faite de poil de chèvre tissé qui convient parfaitement à la vie dans le désert. Le tissu est suffisamment lâche pour que l’air circule, dans la chaleur torride du désert. Lorsqu’il pleut, ce qui est rare, les poils de chèvre se dilatent, ce qui rend la toile pratiquement étanche. Au Moyen-Orient, les chèvres sont noires, donc les tentes le sont aussi. Dans le Cantique des Cantiques, la couleur noire des tentes est le symbole de la beauté de la femme.

Dans la journée les tentes étaient ouvertes d’un seul côté, mais lorsqu’il faisait vraiment très chaud, on ouvrait plusieurs côtés en relevant et en enroulant la toile. On pouvait diviser l’intérieur en accrochant une tenture. On formait ainsi deux petites pièces à partir d’une plus grande. Les nomades avaient un sens aigu de l’hospitalité. Le livre de la Genèse, au ch. 18, décrit Abraham recevant ses invités, assis à l’entrée de sa tente au plus chaud de la journée.

Même si depuis son petit-fils Jacob, les descendants d’Abraham habitaient dans des maisons en Égypte et en Canaan, vivre sous les tentes a toujours fait partie de leur héritage culturel. Lorsque la tribu de Benjamin a décidé de se révolter contre le petit-fils du roi David, le cri de ralliement était « À vos tentes, Israël ! ». Pourtant le verset suivant indique qu’ils habitaient dans des villes. Ce n’était pas un cri de bataille, cela signifiait plutôt « Rentrons chez nous ! »

Le moment venu, les nomades faisaient leurs bagages et se préparaient à partir. Pour cela il leur fallait un moyen de transport fiable. À cause du relief accidenté, ils ne pouvaient pas circuler en charrettes ou en chariots. Les nomades se déplaçaient donc à dos de chameau. Des découvertes archéologiques ont montré que le chameau a été domestiqué environ 3000 ans avant J-C. C’est dans Genèse 12 qu’on mentionne le chameau pour la première fois : Abraham en possédait. Un chameau adulte est capable de transporter plus de 200 kg.

Il existe deux sortes de chameaux. Le chameau de Bactriane a deux bosses, et le dromadaire n’en a qu’une. Dans le pays de Canaan il y avait des dromadaires, mais il est probable que les Israélites connaissaient aussi les chameaux, qu’on trouvait plus à l’est et au nord, en Assyrie.

Pour monter un dromadaire, il fallait mettre sur son dos une selle spéciale en bois. Lorsque les nomades avaient dressé leur campement, ils plaçaient les selles à l’intérieur des tentes, les recouvraient d’étoffes et s’en servaient comme de tabourets. Lorsque Jacob et sa famille ont quitté la maison de Laban en Mésopotamie, Laban les a poursuivis ; il cherchait les statuettes des divinités domestiques, les teraphim, que Rachel avait volées. Il a fouillé tout le campement, sans succès. Dans sa tente, Rachel s’était assise sur la selle où elle avait dissimulé les statuettes.

La nature du sol à l’intérieur des tentes dépendait de l’endroit où campaient les nomades. On recouvrait le sol de nattes de roseaux, ou de tapis tissés en poil de chameau ou de chèvre. Lors de la prise de Jéricho par les Israélites, Achan a volé certains objets. Ce qui était interdit. Il a pu sans peine creuser le sol de sa tente, y cacher les objets volés et recouvrir le tout par le tapis de sol.

L’élevage des moutons et des chèvres

Les régions de l’est et du sud de Canaan, reçoivent trop peu de pluie pour permettre les cultures. Cependant la végétation y était suffisamment abondante pour que le bétail puisse paître ou brouter.

Les moutons et les chèvres se nourrissent de ce qui pousse à l’état sauvage, d’herbe mais aussi de feuilles et de pousses d’arbres et d’arbustes. Dans l’antiquité, les bergers étaient contraints à une vie de nomade. Quand les animaux avaient mangé toute la végétation alentour, il fallait aller ailleurs. La taille des troupeaux était limitée par la quantité de nourriture disponible autour du campement. Dans ces régions où la végétation est peu abondante, les bergers se disputaient parfois les pâturages. C’est à cause de telles rivalités qu’Abraham et Lot se sont séparés.

Lorsqu’un berger trouvait pour son troupeau un bon emplacement, où il pensait rester quelques temps, il lui fallait encore trouver de l’eau pour lui-même et pour ses animaux. S’il y avait une source à proximité, tant mieux, sinon il devait creuser un puits.

Durant la journée, le berger conduisait ses moutons et ses chèvres là où ils pouvaient se nourrir. En général, les moutons suivent leur berger, tandis que les chèvres, plus indépendantes, gambadent devant.

Le soir, le berger ramenait son troupeau au campement et l’enfermait dans un enclos afin d’empêcher les animaux de vagabonder. L’enclos était parfois fait d’un muret de pierres, mais

il était plus facile de rassembler des branches de buissons épineux pour en faire un parc provisoire. L’enclos protégeait en partie les troupeaux de prédateurs, tels que les loups et les lions.

Les moutons et les chèvres se déplacent souvent en file indienne, l’un derrière l’autre. Dans les régions où transhument les troupeaux, le terrain est sillonné de sentes creusées au fil des ans par leur passage. On n’observe rien de tel, dans les régions où l’on pratique l’agriculture sédentaire.

Il fait assez froid l’hiver en Israël, surtout dans les collines où l’on élève chèvres et moutons. La toison des moutons et le pelage de la chèvre s’épaississent pour leur tenir chaud pendant l’hiver. Au printemps, les bergers tondent les animaux. L’époque de la tonte était importante pour les bergers. La laine de mouton et les poils de chèvre servaient à fabriquer des vêtements, des tentes, des tapis, des sacs et toutes sortes d’objets utiles. On pouvait aussi les échanger contre des céréales ou d’autres objets nécessaires à la vie quotidienne.

L’agriculture

Jacob et les siens étaient bergers lorsqu’ils sont partis en Égypte où ils semblent avoir conservé ce mode de vie. La Bible dit que Moïse a demandé au pharaon d’autoriser les Israélites à aller dans le désert avec leurs troupeaux. Cependant, les Israélites s’étaient plus ou moins implantés en Égypte dont ils semblent avoir adopté certaines pratiques agricoles.

Lorsque les tribus d’Israël sont arrivées en Canaan, elles se sont mises à construire des maisons et à préparer des champs et des terrasses pour cultiver la terre. Notamment au nord et à l’ouest du pays, où les pluies sont suffisamment abondantes pour faire pousser les cultures. Les terrasses sont caractéristiques du paysage de ces régions ; ces terrasses construites par les hommes retiennent l’eau qui dévale à flanc de collines.

Dans l’antiquité, au Proche-Orient, le blé et l’orge constituaient une véritable richesse économique. En Israël, au Levant, en Syrie, dans le nord de la Mésopotamie ainsi qu’en Anatolie, les récoltes dépendaient de la pluie. Aussi, le culte du dieu de la pluie et des tempêtes, appelé Baal ou Hadad, était-il très répandu dans ces régions. Les Israélites aussi furent constamment tentés de pratiquer le culte de Baal.

En Égypte comme dans le sud de la Mésopotamie, les récoltes dépendaient des crues des fleuves et de l’irrigation. Dans ces régions on rendait un culte aux divinités des fleuves.

L’agriculture occupait une place importante dans l’économie d’Israël. Les Israélites ne se contentaient pas de cultiver le blé et l’orge. L’olivier et la vigne constituaient une part essentielle de l’activité agricole.

La vigne

En Israël, plusieurs régions réunissent les conditions idéales pour la culture de la vigne. La vigne est réexploitée d’année en année. Pour préparer une nouvelle saison, il faut raccourcir les tiges poussées l’année écoulée. C’est ce qu’on appelle la taille. Une vigne peut grandir de plusieurs mètres en une saison. À la fin de la saison il faut la raccourcir, en ne laissant

pratiquement que le pied. Cette taille sévère est nécessaire pour obtenir à la saison suivante un raisin sucré et juteux.

Au mois de juin apparaissent les premières grappes de raisin mûr. Les vendanges commencent en juillet et durent tout l’été. Vers la fin de l’été, fin septembre, début octobre, on produisait le « vin nouveau. »

Vendanger signifie couper les grappes de raisin une par une.

On faisait sécher les grappes au soleil, puis on compressait le raisin sec – comme on le faisait pour les figues – en blocs afin de pouvoir le conserver longtemps. Pendant les voyages, ces blocs de raisins secs constituaient une importante source d’énergie.

L’essentiel de la production servait cependant à faire du vin, boisson de base des Israélites. On apportait le raisin à un pressoir, généralement taillé dans le roc et situé non loin du vignoble. Il existait de tout petits pressoirs utilisés par une famille pour extraire le jus d’une petite quantité de raisin. Il y avait aussi des pressoirs appartenant à toute une communauté : chaque famille venait y faire presser son raisin à tour de rôle.

Les ouvriers piétinaient le raisin, faisant éclater la peau de chaque grain. Le jus s’écoulait alors au fond du pressoir qui devenait très glissant. Il y avait en général au-dessus du pressoir une structure en bois garnie de cordes qui pendaient. Les fouleurs pouvaient s’accrocher à ces cordes lorsqu’ils glissaient, afin de ne pas tomber dans le jus de raisin. Il était très important de ne pas écraser les pépins, ce qui aurait rendu le vin amer. C’est la raison pour laquelle les ouvriers pressaient le raisin pieds nus.

Le jus de raisin s’écoulait dans une sorte de cuve, puis on le mettait dans des jarres en terre cuite ou dans des outres en peau. Au bout de quelques jours, grâce au sucre contenu dans le jus, la fermentation commençait. Le taux d’alcool contenu dans le vin aux premiers stades de la fermentation était assez faible, c’est la raison pour laquelle on appelait ce vin « vin nouveau ». On le buvait en septembre uniquement car au bout de deux ou trois semaines de fermentation supplémentaire, c’était vraiment du vin.

Si on laissait le processus de fermentation suivre son cours, le vin se transformait en vinaigre. Comme on ne disposait pas dans l’antiquité de moyens de réfrigération, on avait mis au point des méthodes pour ralentir la fermentation. On ajoutait au vin un agent sucré, du miel par exemple. Cela donnait le « vin doux » que mentionne à propos de la Pentecôte le livre des Actes, au ch. 2. Ce vin doux se conservait longtemps.

Dans le monde antique, on concentrait le vin pour pouvoir le conserver. Il fallait en général le diluer avec de l’eau avant de le boire. Avant tout, on versait un peu de vin concentré dans un récipient et on y ajoutait trois ou quatre volumes d’eau pour un volume de vin. C’est seulement après ces préparatifs qu’on pouvait boire le vin.

De grandes fêtes avaient lieu à l’occasion des vendanges et de la fabrication du vin mais aussi de toutes les autres récoltes.

Les olives

Les oliviers poussent dans tout le bassin méditerranéen. Comme l’attestent les plus anciennes traces historiques en notre possession, la production d’huile d’olive a toujours représenté dans cette région, un aspect culturel important.

L’olive est un petit fruit produit par l’olivier. Au mois d’octobre, lorsqu’elles sont mûres les olives produisent de l’huile. La cueillette des olives se fait en secouant les arbres ou en tapant sur les branches à l’aide d’un long bâton. Les olives tombent alors sur le sol. Pour en extraire l’huile il faut les écraser. Contrairement au raisin, les olives doivent être pressées à l’aide d’un poids important pour en extraire l’huile. Il y avait plusieurs types de pressoirs à huile, selon la quantité d’olives à presser. Le principe technique général consistait à faire rouler une pierre très lourde sur les olives pour les écraser.

Une fois les olives pressées, on obtenait une sorte de pâte composée de la pulpe, des noyaux et de l’huile des olives broyées. On en remplissait des paniers spéciaux que l’on plaçait ensuite sous une poutre de bois fixée par une extrémité dans un mur.

L’huile obtenue au premier pressage était d’une qualité supérieure, c’était la plus limpide et la plus goûteuse. Elle était utilisée pour le service du Temple : dans la « menorah » (chandelier à sept branches) et pour accompagner des offrandes de céréales.

La longue poutre de bois servait de levier pesant sur les sacs contenant la pulpe d’olive. La pression qui s’exerçait sur les sacs permettait d’extraire l’huile. Plus le poids était important et plus la quantité d’huile était grande. Si le poids était trop près des sacs, peu d’huile en sortait. On ajoutait davantage de poids loin des sacs afin d’accentuer la pression. Cependant l’huile obtenue par très forte pression était de moins bonne qualité. L’huile qui s’écoulait des sacs sans pression supplémentaire était meilleure.

L’huile d’olive contribue à un régime alimentaire sain. On s’en servait pour cuisiner, on trempait le pain dedans, etc… La pulpe des olives qui restait après la dernière pression était donnée aux animaux ou servait de combustible dans les maisons.

L’olivier est un arbre très robuste qui se régénère si on le coupe. C’est pour cette raison que les nouvelles pousses issues de la souche morte symbolisaient parfois une nouvelle vie.

Les figues

Un autre arbre produisait des fruits comestibles : le figuier. Il pousse presque partout en Israël. Il n’est intéressant que pour son fruit. Cependant grâce à ses larges feuilles, cet arbre offre une ombre appréciable pendant les mois les plus chauds. Nathanaël était assis sous un figuier lorsque Jésus l’a vu.

Les feuilles du figuier commencent à pousser au début du printemps, en avril. Un mois plus tard apparaissent de petites protubérances vertes sur les branches. Elles ne sont pas bonnes à manger mais elles sont le signe que l’arbre va produire des fruits comestibles.

Lorsqu’elles sont mûres, les figues se mangent fraîchement cueillies. On peut aussi les faire sécher au soleil. Ce procédé a pour effet de concentrer le sucre qu’elles contiennent et de les rendre encore plus douces.

Quand les figues avaient séché au soleil, on les rassemblait et on les pressait en paquets. Le but de cette opération était de les empêcher de se dessécher complètement. Les figues sèches qui n’étaient pas compressées, durcissaient. C’était aussi un moyen de les protéger plus longtemps des insectes.

Quand Abigaïl est venue implorer David d’avoir pitié de son mari, elle lui a apporté des cadeaux parmi lesquels deux cents paquets de figues sèches. Plus tard, les hommes de David donnèrent une partie d’un paquet de figues sèches à un Égyptien qui mourait de faim.

Le cycle des récoltes

Bien que les pluies soient suffisamment abondantes pour permettre les cultures, le sol est très rocailleux dans la plupart des régions. Travailler la terre est donc une tâche difficile. On plantait les céréales durant les semaines qui précédaient les premières pluies d’octobre.

Il fallait d’abord déblayer le terrain de ses plus grosses pierres que l’on déposait ensuite en bordure du champ. Elles formaient ainsi une sorte de muret délimitant le champ. Généralement cette barrière de pierres n’était pas suffisamment haute pour protéger les cultures des intrus, hommes ou animaux. C’était simplement un moyen de se débarrasser des pierres.

Ensuite avaient lieu les semailles. On transportait la semence dans un sac ou dans le pli d’un vêtement ; le semeur lançait la semence d’un geste qui répartissait uniformément les graines sur la surface du champ. La semence était une denrée précieuse, mais il était difficile de semer avec précision. Dans la parabole du semeur, Jésus explique que la semence tombait parfois dans des endroits où la terre ne pouvait la recouvrir. Des graines tombaient parmi les ronces qui poussaient au bord du terrain, ou sur des pierres là où on ne pouvait labourer. D’autres encore pouvaient tomber sur les sentiers qui longeaient le champ.

Enfin, le paysan labourait la terre afin de recouvrir la semence. Les graines qui restaient en surface servaient de nourriture aux oiseaux ou aux fourmis et même si elles n’étaient pas mangées, elles pouvaient difficilement prendre racine. La charrue était en bois. Le soc en fer était suffisamment solide pour se frayer un passage dans le sol pierreux. On attelait à la charrue un animal, généralement un âne ou un bœuf. Il portait autour du cou un joug auquel était fixée la charrue. Parfois un seul animal ne suffisait pas pour tirer la charrue, surtout lorsque le sol était très dur. Le joug était en bois ou en corde. Le paysan se servait d’un bâton pointu appelé aiguillon pour guider son attelage et pour faire avancer un animal rétif.

Les moissons

Les moissons avaient lieu au printemps ou au début de l’été. On pouvait moissonner l’orge à partir de la fin du mois d’avril. Le blé mûrissait plusieurs semaines plus tard et la moisson se faisait au début de l’été, en juin.

Aux temps bibliques, le blé et l’orge étaient les céréales le plus couramment cultivées. Le blé et l’orge présentent une tige terminée par un épi contenant des grains. La moisson devait permettre de récolter tous ces grains et de les rendre propres à la consommation. Ces grains étaient moulus pour en faire de la farine. Il fallait donc récolter les épis, en extraire les grains, ôter la balle qui les entoure et enfin les moudre pour en faire de la farine.

La première étape de ce processus consistait à couper les tiges à l’aide d’une sorte de couteau courbe appelé faucille. Le moissonneur saisissait plusieurs tiges d’une main et les coupait de l’autre. La plupart du temps il les arrachait plus qu’il ne les coupait.

Ensuite on mettait les tiges en gerbes, tous les épis du même côté. Le blé, ou l’orge étaient ainsi plus faciles à transporter. On pouvait aussi poser ces gerbes debout, pour éviter qu’avant la fin de la moisson les grains ne prennent l’humidité au contact du sol. Puis on transportait les gerbes sur l’aire de battage, non loin du champ.

Selon la loi israélite, il ne fallait pas ramasser les tiges qui étaient tombées des gerbes lors de la moisson. Elles étaient réservées aux pauvres, aux veuves, par exemple. C’est ce qu’on appelle le glanage. Ruth, qui était veuve, glanait dans les champs appartenant à Boaz, près de Bethléhem.

Le battage

Le battage permet de séparer les grains de la tige et de l’épi. Il s’effectuait sur une surface plane. D’abord on empilait les gerbes au centre de l’aire de battage ; puis on disposait des gerbes en couches sur le sol tout autour du tas. Ensuite, on les écrasait, à l’aide d’une sorte de traineau fait d’une planche percée de trous dans lesquels étaient enfoncés des cailloux. Un animal tirait ce traineau sur lequel le paysan se tenait assis ou debout, pour le rendre encore plus lourd. Le traîneau passait sur les tiges, les cailloux coupaient les tiges et libéraient les grains contenus dans les épis. La balle entourant les grains se détachait également.

Parfois on insérait des pointes de fer dans le traîneau au lieu des cailloux. Cela coûtait plus cher mais rendait l’outil plus efficace. Dans certains livres prophétiques il est question de « traîneau à battre le blé aux dents aiguës » (Ésaïe 41.15, Sem).

Pour battre de petites quantités de grain et libérer les grains de l’épi, on se servait aussi d’un fléau, ou d’un bâton.

En règle générale, le battage du blé avait lieu dehors pour que le vent emporte la balle. Cependant, on peut lire dans le livre des Juges que Gédéon battait le blé dans un pressoir à vin.

Je me trouve maintenant dans la cuve qui recueille le vin. Vous pouvez voir que c’est un trou dans le sol. C’est dans un lieu semblable que se tenait Gédéon pour échapper à la vue des Madianites. Pour battre de petites quantités de blé, on prenait un bâton et on battait les épis pour les séparer des tiges.

Selon la loi des Israélites on ne devait pas museler l’animal qui tirait le traîneau, il pouvait ainsi manger du grain et de la paille sur l’aire de battage. Le battage des céréales produisait un mélange de grains, de paille et de balle finement coupés.

Le vannage

Il fallait ensuite séparer les grains de la balle, c’est ce qu’on appelle le vannage. Il se faisait en deux étapes. Tirant parti de la différence de poids entre le grain proprement dit et son enveloppe, le paysan se servait d’une fourche en bois pour lancer au vent le mélange obtenu par le battage : la balle plus légère s’envolait et les grains, plus lourds, retombaient à terre à ses pieds.

Ce travail se faisait dehors, sur le sol ; des petits cailloux se mélangeaient inévitablement au grain. Il fallait par conséquent cribler le blé. On utilisait pour cela un panier rond, peu profond, dont le fond était composé d’une grille. La taille des mailles permettait de laisser passer les grains et de retenir les cailloux. On renouvelait parfois l’opération avec un panier aux mailles plus serrées.

Conservation

Les moissonneurs pouvaient utiliser tout le blé pour en faire de la farine une fois la récolte terminée, mais le grain se conservait plus longtemps que la farine.

On le conservait dans un silo ou dans un grenier. Dans certaines versions de la Bible cet endroit s’appelle une « grange ». Précisons pour les traducteurs que ce terme désigne une construction aux dimensions réduites dans laquelle on n’entrait pas.

Broyage

Il fallait moudre le grain entre des pierres pour obtenir la farine dont on avait besoin pour se nourrir. En général on moulait uniquement la quantité de farine nécessaire pour une journée, car s’il restait de la farine, elle était rapidement envahie par les insectes. La Bible mentionne plusieurs sortes de meules ou moulins. Dans l’Ancien Testament, le moulin actionné à la main, était composé d’une grande pierre rectangulaire sur laquelle on raclait une autre pierre rectangulaire plus petite. On déposait le grain sur la pierre inférieure et on le broyait à l’aide de la pierre située au-dessus. Ce travail était fait en principe par les femmes avant l’aube. C’était une tâche longue et pénible. On estime qu’il fallait plus de trois heures de travail par jour pour moudre la quantité de grain nécessaire à la fabrication de pain pour une famille de cinq personnes.

Le bruit de la meule aux premières heures du jour à la lueur de la lampe à huile, était un symbole de stabilité et de sécurité. Le prophète Jérémie décrit la catastrophe qui va s’abattre sur le peuple, citant cette parole de Dieu : « Je ferai disparaître dechez vous le bruissement des meulesdu moulin et la lumière de la lampe » (Jér. 25.10, BC).

Au temps de Jésus, il y avait une autre sorte de moulin, composé de deux pierres plates et rondes posées l’une sur l’autre. Le grain était placé entre ces deux meules. On faisait tourner la meule supérieure sur la meule inférieure. Dans les maisons le moulin était petit et pouvait être actionné à la main. Il existait aussi de plus grands moulins construits sur le même modèle, actionnés par des animaux ou par des esclaves.

Les moulins les plus performants étaient construits en pierre dure et brute, souvent en basalte, une pierre volcanique noire originaire de Galilée et de la région du Golan au nord du pays.

Avec cet exemple de pierre en basalte, on peut voir qu’on avait placé un entonnoir dans un trou percé au centre de la meule supérieure. On y introduisait le grain qui descendait entre les deux meules ; il était moulu grâce à la rotation de la meule supérieure sur la meule inférieure. On recueillait la farine qui sortait sur les côtés.

Pour faire du pain, on mélangeait la farine avec de l’eau, on la pétrissait à la main jusqu’à ce qu’on obtienne une pâte homogène. On faisait cuire la pâte sur des pierres chauffées ou dans un récipient en terre cuite ou sur une surface en métal. Le pain se présentait sous forme de

galettes plates, rondes et fines. On ne coupait pas le pain pour le manger, mais on le déchirait ou on le rompait.

Crédits et droits d’auteur

Réalisé par l’Alliance biblique universelle

Texte

Krijn van der Jagt

Ray Pritz

Prise de vues et montage

Jan Karnis

Narrateurs

Danielle JEANNE

Pierre-Philippe DEVAUX

Avec la contribution de

Christian Bonnet

David Clark

Young-Jin Min

Michael Seleznev

Conseiller

Dr. Krijn van der Jagt

Musique

David Loden

Réalisateur

Ray Pritz

Remerciements pour l’autorisation de filmer à :

Biblical Resources, Jérusalem

The Citadel Museum of the History of Jerusalem

City of David

Musée Eretz Israel

Neot Kedummim

Yad Hashmonah

Cartes reproduites avec l’aimable autorisation de la Société biblique danoise

Copyright

Version originale en anglais © Alliance biblique universelle, 2004

Version française © Alliance biblique universelle, 2010