PARTIE 4 – D’Ézékias à Hérode

Table des matières et Crédits et droit d’auteur

L’invasion assyrienne …………………………………………………………………………………… …………….. 1

Le siège d’une ville …………………………………………………………………………………… ……………….. 2

Les Samaritains …………………………………………………………………………………… …………………….. 2

Les hauts lieux / Bamoth …………………………………………………………………………………… ………… 3

Babylone ……………………………………………………………………………………………………………….. ….. 4

L’empire perse …………………………………………………………………………………… ………………………. 5

Suse et Ectabane …………………………………………………………………………………… ……………………. 5

Les Élamites …………………………………………………………………………………… …………………………. 5

Persépolis ……………………………………………………………………………………………………………….. … 6

Esdras et Néhémie …………………………………………………………………………………… …………………. 7

L’écriture ……………………………………………………………………………………………………………….. …. 7

Les supports d’écriture …………………………………………………………………………………… ……….. 8

Les rouleaux …………………………………………………………………………………… ……………………… 8

Matériel pour écrire …………………………………………………………………………………… ……………. 9

Les Grecs ……………………………………………………………………………………………………………….. …. 9

Les institutions hellénistiques …………………………………………………………………………………….. 10

Les Maccabées …………………………………………………………………………………………………………. 11

Crédits et droits d’auteur ……………………………………………………………………………………………. 12

Narrateur homme

Narrateur femme

Ray Pritz

Verset biblique

L’invasion assyrienne

En 701 avant J.-C., les armées assyriennes envahirent le royaume de Juda et assiégèrent la ville fortifiée de Lakich, qui occupait une position stratégique aux pieds des collines au sud-ouest de Jérusalem.

Des murailles de la ville bâtie sur des hauteurs, on apercevait clairement les collines proches de Jérusalem, ainsi que d’autres villes, comme Azéca, constituant la ligne de défense de Juda.

La conquête de Lakich est décrite en 2 Rois 18 et en 2 Chroniques 32, ainsi que sur des bas-reliefs monumentaux découverts dans le palais du roi assyrien Sennakérib, à Ninive.

Les assaillants assyriens construisirent une rampe pour accéder au mur et y amener leur bélier. À l’intérieur des murs, les défenseurs bâtirent leur propre rampe, en surélevant le mur, obligeant ainsi les Assyriens à relever encore leur rampe avant de pouvoir s’emparer de la ville.

La même année, en 701avant J.-C., les Assyriens assiégèrent Jérusalem. Ézékias, le roi de Juda, incapable de résister à leurs assauts, accepta de payer un très lourd tribut à l’Assyrie. C’est seulement à cette condition que les Assyriens quittèrent Juda. Plus tard, le roi Josias fit

reconstruire Lakich, en plus petit. Cependant, en 597, le pays fut à nouveau envahi, cette fois par les Babyloniens, et Lakich fut à nouveau détruite.

Les archéologues ont découvert, dans une maison située aux portes de la ville, les célèbres lettres de Lakich. Ce sont les restes d’une correspondance adressée, au moment de l’invasion babylonienne, par le commandant de la ville de Lakich au commandant d’un avant-poste du royaume de Juda. Tandis que l’armée du roi Nabucodonosor avançait sur Lakich, le commandant de l’avant-poste écrivait : « Nous attendons les signaux en provenance de Lakish, conformément à vos instructions, car nous ne voyons pas le signal de feu d’Azéca. » Selon Jérémie 34.7, Azéca et Lakish furent les dernières villes à tomber aux mains des Babyloniens, avant qu’ils n’assiègent Jérusalem.

Le siège d’une ville

Dans l’Antiquité, de nombreuses villes étaient entourées de hautes murailles de protection. Les assaillants tentaient parfois de passer par-dessus les fortifications à l’aide d’échelles. Quelquefois, ils attaquaient les murs de la ville avec des marteaux, des haches, ou tentaient de démolir ou de brûler la porte. Très souvent, les envahisseurs entraient en démolissant le mur avec un bélier : c’était un lourd tronc d’arbre avec lequel ils heurtaient la porte ou le mur de façon répétée, jusqu’à ce qu’ils s’écroulent. Pour mieux se protéger contre de telles attaques, on construisait les villes au sommet de côtes très raides, contraignant ainsi les assaillants à construire une rampe pour faire monter jusqu’aux murs de la ville leurs machines de siège.

Pour pénétrer dans une ville par en dessous, il fallait entreprendre le creusement d’un tunnel sous la muraille. Parfois, il suffisait d’utiliser un passage déjà existant, comme par exemple le conduit souterrain qui reliait la ville à sa source d’eau. Dans 2 Samuel 5.8, c’est ainsi que Joab, général du roi David, s’empara de Jérusalem.

De leur côté, les défenseurs de la ville faisaient preuve d’ingéniosité pour contrer les efforts des armées ennemies. Ils repoussaient les échelles des assaillants, construisaient une deuxième muraille à l’intérieur de la première prête à tomber, et lançaient de grosses pierres, ou même du feu sur les ennemis qui s’approchaient des murs. Pour protéger les soldats qui étaient occupés à leur travail ou en train de se battre près des murs, l’armée ennemie construisait une sorte de grand bouclier placé au-dessus des soldats. Le prophète Nahoum évoque ce moyen de défense, Nahoum 2.6 : « Les assaillants se précipitent vers les remparts, ils se placent derrière un abri. »

Les Samaritains

Selon 2 Rois 17, les Assyriens conquirent le royaume du nord d’Israël à la fin du 8e siècle avant J.-C. et déportèrent les Juifs en les dispersant dans plusieurs régions de l’Empire assyrien. Dans le même temps, ils installèrent en Israël différents groupes de population issus des pays qu’ils avaient conquis. Les Juifs refusèrent toujours de considérer ces populations comme faisant partie du peuple d’Israël. Ces gens étant établis dans la région qui a pour capitale Samarie, certains textes anciens les appellent les Samaritains. La ville de Samarie se trouvait sur une colline proche du mont Garizim et du mont Ebal.

D’après le chapitre 4 du livre d’Esdras, les Samaritains s’opposèrent à la reconstruction des murs de Jérusalem et de son temple. Les deux prophètes de l’époque concernée, Aggée et

Zacharie, ne mentionnent pas le fait. Il s’agit peut-être d’un différend survenu au temps de Néhémie.

IL est possible que les Samaritains aient construit leur propre temple au cours du 4e avant J.-C., mais il n’en reste aucune trace. Certaines sources mentionnent sa destruction en 128 avant J.-C. À l’époque du Nouveau Testament, il n’existait pas de temple sur le mont Garizim. Les Juifs considéraient les Samaritains avec mépris, et les deux peuples avaient peu de contact. Il reste encore aujourd’hui quelques Samaritains dans deux régions d’Israël. Ils conservent leurs coutumes anciennes et ont gardé leur propre texte des cinq livres de Moïse.

Les hauts lieux / Bamoth

Josia, roi de Juda, est célèbre pour ses réformes religieuses radicales. Il centralisa à Jérusalem le culte du Seigneur et détruisit les autres lieux de culte des alentours tels que ceux qui se trouvaient ici, dans la vallée de Hinnom. Dans ces cultes on pratiquait toutes sortes de rites empruntés à diverses religions. Une telle pratique religieuse est qualifiée de « syncrétiste ».

Autrefois, chaque ville et village possédaient un lieu de culte appelé bamah, où les gens organisaient des repas sacrificiels et d’autres rites. L’hébreu bamah est un terme générique désignant un sanctuaire ou un lieu de sacrifice. Avant la construction du temple, ce terme avait parfois une connotation positive, comme dans le premier livre des Rois au chapitre 8. Mais par la suite, ces hauts-lieux ou lieux sacrés furent déclarés illégitimes. L’auteur de 1 Rois condamne leur existence : il fallait adorer le Seigneur uniquement à Jérusalem.

Le roi Josias fit restaurer le temple. Pendant les travaux, les ouvriers trouvèrent un rouleau que le deuxième livre des Rois appelle « le livre de la loi ». La plupart des spécialistes pensent que ce rouleau contenait une grande partie du livre du Deutéronome. Josias fit connaître ce rouleau en le faisant lire à haute voix devant un grand rassemblement d’hommes de Juda et d’Israël. Le rouleau affirmait que le Seigneur avait choisi un seul lieu où il habiterait et recevrait les sacrifices. Après cette découverte sensationnelle, Josias réforma la religion d’Israël conformément aux principes contenus dans ce livre de l’alliance.

Un certain temps s’écoula entre la chute de l’empire assyrien et la prise de pouvoir des Babyloniens en Syrie, en Phénicie et en Canaan. Les Égyptiens profitèrent de la situation pour tenter de consolider leur influence dans ces régions. En 609 avant J.-C., le pharaon Néco II, roi d’Égypte, sortit avec une grande armée. Il voulait établir des bases militaires au nord d’Israël et demanda à Josias, roi de Juda, la permission de traverser Juda et Israël. Josias refusa et marcha à sa rencontre à la tête d’une petite armée. Ce fut une erreur fatale : l’armée de Juda fut vaincue à Méguiddo et Josias, blessé pendant la bataille, mourut à Jérusalem.

Le prophète Jérémie avait soutenu le roi Josias lors de son programme de réforme religieuse et lui avait conseillé de ne pas s’allier à l’Égypte contre Babylone. Jérémie tenta plus tard de donner les mêmes conseils au roi Sédécias. Mais le roi n’apprécia pas ces conseils et fit jeter le prophète en prison, dans une citerne souterraine. Aux yeux de Jérémie, c’était Dieu qui contrôlait les événements politiques de l’époque, et l’invasion imminente des Babyloniens était un châtiment de Dieu. Il proclama qu’il ne fallait pas opposer de résistance aux Babyloniens ni rechercher d’alliance contre eux.

Pourtant, les rois de Juda qui succédèrent à Josias s’allièrent effectivement à l’Égypte contre la puissance grandissante de Babylone. Cette démarche conduisit à la chute du royaume de Juda. En 597 avant J.-C., Nabocodonosor, roi de Babylone, envahit Juda. Lors d’une invasion

ultérieure en 587, le roi de Babylone attaqua la ville de Lakich qui avait était reconstruite, en plus petit, par le roi Josias, après sa destruction par les Assyriens.

La domination des Babyloniens sur le pays d’Israël a duré moins de soixante ans, mais ce fut une période très importante dans l’histoire d’Israël, notamment pour le développement spirituel et intellectuel de la communauté juive exilée à Babylone.

Babylone

Babylone était une vaste et magnifique cité. Sa tour principale – une ziggourat – les murailles de la ville et le palais de Nabucodonosor sont légendaires. La ville était remplie de temples dédiés aux principales divinités babyloniennes, parmi lesquelles Shamash, dieu du soleil, Sin, dieu de la lune, Ishtar, déesse de l’amour et de la fertilité, également appelée « reine du ciel », Adad, dieu de l’orage, de la pluie et de la guerre, et enfin Mardouk, le dieu de la nation, protecteur de la cité et du roi.

Les dieux babyloniens étaient représentés par des statues d’or incrustées de diamants. Les prêtres s’occupaient de ces statues cachées au fond des temples. Ils les lavaient, leur offraient de la nourriture et en prenaient soin. Une fois par an, ils les sortaient afin que le peuple puisse les voir. On les conduisait sur des chars, depuis les temples jusqu’au fleuve.

La route qu’empruntaient les chars portant les divinités s’appelait « la Voie des processions ». C’était une voie magnifique, uniquement réservée aux dieux. Pour aller jusqu’au fleuve et en revenir, le cortège passait par la splendide porte d’Ishtar. Les dieux Adad et Mardouk étaient représentés sur cette porte. Le symbole de Mardouk était un dragon qui avait la tête d’un serpent, la queue d’un scorpion, les pattes arrière d’un aigle, et les pattes avant d’un lion. Adad, dieu de la pluie et du beau temps, avait la forme d’un taureau, symbole de la force vitale et de l’imprévisible. Sur les murs il y avait des lions, symboles de la déesse Ishtar.

Le chapitre 40 du livre d’Ésaïe qui, selon la plupart des spécialistes, a été écrit à Babylone, rapporte les paroles d’un prophète inconnu, que l’on appelle parfois le deuxième Ésaïe :

J’entends une voix crier : « Dans le désert, ouvrez le chemin au Seigneur. (v. 3) La glorieuse présence du Seigneur va être dévoilée, et tout le monde la verra. » (v.5)

Le Dieu d’Israël passera par un chemin qui lui sera spécialement préparé, et tout le monde pourra le voir. Les exilés emprunteront aussi ce chemin pour rentrer chez eux, de Babylone à Jérusalem, en traversant le désert. Cette vision a peut-être pour référence la Voie des processions à Babylone. Cependant, selon le prophète, la gloire de Dieu ne se manifestera pas par une procession de statues en or, mais par la libération et le retour des Juifs exilés.

Un autre prophète vécut parmi les Juifs en captivité à Babylone : Ézékiel. Ézékiel prophétisa pendant les premières années de la captivité. Dans l’une de ses prophéties, il décrit le temple idéal qui sera un jour construit à la place de celui qui a été détruit par les Babyloniens. Dans une vision, Ézékiel est transporté à Jérusalem, où il voit un homme évaluer les dimensions du nouveau temple à l’aide d’un roseau servant à mesurer. Le roseau que voici a à peu près la même longueur.

L’empire perse

L’Empire néo-babylonien ne dura pas longtemps. Il s’effondra d’un coup en 539, sans doute à la suite d’une coalition entre une partie de l’élite babylonienne et l’ennemi perse. Cyrus, roi de Perse, entra dans Babylone le 30 octobre de la même année. Beaucoup l’accueillirent en libérateur. Le livre d’Ésaïe le désigne comme l’Oint de Dieu, l’instrument choisi par Dieu pour libérer les captifs.

Cyrus vénérait Ahura Mazda, le dieu suprême et son protecteur personnel. La Bible ne parle pas de cette divinité. Sur de nombreux bas-reliefs et statues des rois perses, un disque solaire ailé, à tête humaine et ayant des griffes d’oiseaux, est placé au-dessus de la tête du roi. Selon la plupart des spécialistes, il s’agit de l’emblème d’Ahura Mazda.

Après avoir conquis l’Empire néo-babylonien, Cyrus vainquit Crésus, roi de Lydie, en Asie Mineure, et s’empara des trésors légendaires du royaume lydien. À la mort de Cyrus, son Empire comprenait le territoire occupé par l’Iran actuel, la Mésopotamie, la Phénicie, Israël, ainsi que toute l’Asie Mineure avec ses villes grecques prospères telles Éphèse et Milet. Cyrus fut enterré à Pasargadae, sur le territoire de son clan, les Achéménides.

Son fils Cambyse, dans les années 525, s’était déjà emparé de tout le Croissant fertile et avait agrandi cet immense Empire : de l’Ethiopie jusqu’à l’Indus, à la frontière de l’Inde actuelle. Le monde n’avait encore jamais connu de si vaste Empire. Il était bien plus grand que les Empires assyrien et babylonien qui l’avaient précédé. L’Empire perse dura près de 200 ans.

Suse et Ectabane

Le roi de Perse habitait presque toute l’année à Suse, où l’on situe l’histoire d’Esther. Pendant l’été, il quittait Suse et sa forte chaleur, et se rendait à Ecbatane dans les montagnes de Zagros, à environ 600 km au nord-est de Suse.

Selon une tradition plus tardive, Esther et Mardochée furent enterrés à Ecbatane. Sur les ruines de la ville antique se trouve aujourd’hui la ville moderne de Hamadan.

Ecbatane était l’ancienne capitale des Mèdes, une tribu apparentée aux Perses. Vers la fin de l’empire néo-babylonien les Mèdes étaient devenus un peuple puissant. La mère de Cyrus le Grand était la fille d’un roi mède. Cyrus réunit les Perses et les Mèdes en une puissante fédération. À l’origine, ces deux peuples étaient nomades. Pendant l’hiver ils vivaient dans les plaines avec leurs moutons et leur gros bétail, en été ils emmenaient leurs troupeaux dans les montagnes.

Les Élamites

La région autour de Suse était habitée par les Élamites. Élam était une nation puissante pendant le deuxième millénaire avant J.-C. La culture élamite ressemblait à celles de la Mésopotamie. La ziggourat près de Suse, en cours de restauration, porte les traces des anciens Elamites. Leur culture n’a pas encore été entièrement découverte.

Les Élamites faisaient également partie de la fédération perse et constituaient, avec les Mèdes, l’ossature de la structure étatique perse.

Les rois perses avaient coutume de faire ériger de grandes statues à leur effigie, symboles de leur puissance et de leur gloire. Le livre de Daniel nous apprend que le roi Darius II exigeait de ses sujets qu’ils adorent une de ces statues. Daniel fut jeté dans une fosse aux lions parce qu’il avait refusé d’obéir.

Les rois perses possédaient souvent leur propre zoo. La fosse aux lions était peut-être située ici, près du palais.

Les Perses divisaient leur Empire en plusieurs États appelés satrapies. Chaque État avait à sa tête un gouverneur, ou satrape. Juda faisait partie de « la satrapie de l’autre côté du fleuve Euphrate ». En lisant les livres de Daniel, d’Esther, d’Esdras et des prophètes plus tardifs, il est clair que des communautés juives existaient dans les différentes villes de l’Empire perse. Leurs conditions de vie variaient selon les époques. D’après le livre de Daniel, la noblesse juive servait à la cour, et selon un autre récit biblique une jeune fille juive nommée Esther épousa le roi des rois. En dehors de la Bible, aucun document ne confirme l’histoire de Daniel ni celle d’Esther. Il était cependant de règle que des nobles issus des différents peuples de l’Empire servent à la cour des rois orientaux. Il est donc tout à fait possible que Daniel ait servi le dernier monarque babylonien, puis les trois rois perses, Cyrus, Cambyse et Darius.

Persépolis

Darius le Grand fit construire un nouvel ensemble de palais, à Persépolis, au cœur de la Perse. C’est là qu’il réunit tous les trésors dont les armées perses s’étaient emparées en Mésopotamie, en Egypte, en Phénicie et en Asie Mineure. En ce temps-là Persépolis abritait tous les trésors du monde ! Son luxe et sa beauté étaient légendaires. Lorsque Alexandre le Grand s’empara de Persépolis, il lui fallut un grand nombre de mules et 3 000 chameaux pour transporter tous ces trésors, dont 4 000 tonnes d’argent.

Persépolis fut construite dans un but très précis : la célébration de la fête du Nouvel An. Tous les ans, à la fin du mois de février, à l’approche du printemps, le roi quittait Suse pour se rendre à Persépolis. Là, il accomplissait, le 21 mars, plusieurs rituels symbolisant la fin des pouvoirs mortels de l’hiver et le triomphe de la puissance de vie. Les astronomes fournissaient les dates très précises de ces rites du Nouvel An. Sur les murs de la salle d’audience du palais nous voyons de nombreux bas reliefs qui représentent un lion, symbole du printemps, en train de tuer un taureau, symbole de l’hiver.

Chaque année, à l’occasion de la fête du Nouvel An, tous les pays assujettis à l’Empire perse envoyaient au grand roi des cadeaux et autres dons, en signe de loyauté. Sur les murs de la salle d’audience sont représentés des peuples de cultures et de races diverses : des Indiens vivant près de l’Indus jusqu’aux Éthiopiens d’Afrique. On reconnaît les différents peuples à leur coiffure et à leurs vêtements. Les Mèdes, habillés de tuniques courtes, sont toujours au premier plan car la noblesse mède et la noblesse perse constituaient l’élite des hauts dignitaires.

Les perses n’enterraient pas leurs morts mais les exposaient sur des rochers. Les oiseaux mangeaient la chair des cadavres. Puis les os étaient rassemblés dans une tombe creusée dans la roche. Non loin de Persépolis se trouvent les tombeaux de pierre de quatre rois perses : probablement Darius 1er, Darius II le Grand, Xerxès (Assuérus) et Artaxerxès.

Xerxès (Assuérus), appelé Ahashverosh dans la Bible hébraïque, régna de 485 à 465 avant J.-C. C’est lui qui épousa Esther. Sur le plan historique, ce roi perse est célèbre pour avoir fait la guerre aux cités-états grecques et mis à sac la fameuse Acropole d’Athènes. Il fut finalement vaincu par les Grecs.

Esdras et Néhémie

Environ un an après sa victoire sur les Babyloniens, Cyrus autorisa les exilés juifs à retourner dans leur pays et à reconstruire leur temple. Le roi leur permit de récupérer les objets sacrés que les Babyloniens avaient pris à Jérusalem. Cependant, la reconstruction du temple traîna en longueur. Les prophètes Aggée et Zacharie exhortèrent vivement les Juifs et leurs chefs à terminer la construction du temple, mais il ne fut achevé qu’en 515 par Zorobabel, qui avait ramené un groupe important d’exilés cinq ans auparavant. Le nouveau temple était petit et peu imposant.

L’étape suivante de l’histoire d’Israël est marquée par des événements importants liés aux activités de deux hommes : Esdras et Néhémie. Ils interviennent durant la deuxième moitié du 5e siècle avant J.-C. Toutefois, nous ignorons les liens chronologiques précis qui existaient entre eux. Esdras fut autorisé par le roi de Perse à appliquer la Loi de Dieu et à l’enseigner aux Juifs.

Esdras ramena en Israël un troisième groupe d’exilés, moins important.

Esdras entreprit d’importantes réformes de la société israélite, y compris l’interdiction des mariages entre Juifs et non-Juives. Pour mettre en œuvre ces réformes, Esdras s’appuya sur le Pentateuque, appelé aussi loi de Moïse. On pense qu’Esdras contribua largement à la rédaction des textes de la loi, et notamment du livre du Deutéronome. Il se peut qu’il ait écrit également les deux livres des Chroniques.

Les murs de Jérusalem avaient été terriblement endommagés, voire détruits, par les Babyloniens. Ils demeurèrent en l’état pendant 150 ans. Néhémie, serviteur du roi perse (probablement Artaxerxès), fut autorisé à reconstruire les murs de Jérusalem. Le livre de Néhémie explique comment ils furent reconstruits en seulement 52 jours, malgré l’hostilité des habitants non juifs. Opposition du voisinage et rapidité de construction firent que ces murs n’étaient ni très solides ni très imposants. Néhémie donne quelques détails concernant leur construction ; plusieurs parties de ces murs ont été retrouvées.

L’écriture

Dans la Bible, Esdras est appelé prêtre et scribe. Le terme « scribe » fut appliqué plus tard aux spécialistes des Écritures. Mais à cette époque, il désignait simplement les gens qui copiaient des textes, en quelque sorte les secrétaires des personnages importants.

Toutes les sociétés ont besoin de conserver des archives. Les premiers systèmes d’écriture virent le jour à Sumer, il y a plus de 5 000 ans. On se servait alors de roseaux pointus pour inscrire des signes sur des tablettes d’argile molle. C’est ce qu’on appelle l’écriture cunéiforme. Parfois on utilisait des ciseaux pour graver les textes sur de la pierre.

Les Égyptiens mirent au point un autre système d’écriture : les hiéroglyphes. Il s’agit de petits dessins (pictogrammes) représentant des objets, ou bien un ou plusieurs groupes de sons. Il

existait plusieurs centaines de hiéroglyphes, il était donc difficile de les apprendre tous. Par conséquent, seuls quelques prêtres très instruits savaient lire et écrire.

Vers le milieu du 2e millénaire avant J.-C., l’écriture franchit une étape importante en Canaan : on inventa un symbole, ou une lettre, pour correspondre à chaque consonne. Ce fut le premier alphabet. Cette invention fondamentale permit à un grand nombre de peuples d’utiliser l’alphabet en l’adaptant à leurs langues respectives.

Les supports d’écriture

Les documents écrits ont été conservés surtout sur deux types de support : le « papier » et le parchemin.

On fabriquait le « papier » avec du papyrus récolté en Égypte, dans le delta du Nil. Cette plante pouvait atteindre plus de 10 mètres de haut. On écorçait les plus grandes tiges avec un couteau, puis on découpait la moelle de la plante en fines lanières que l’on étalait avec un rouleau sur une surface plane. Ensuite on les coupait à la longueur désirée et on fabriquait la feuille de papyrus à l’aide de bandes horizontales et verticales formant une sorte de treillage que l’on pressait ensemble. Puis on recouvrait de feutre cette feuille, des deux côtés, et on la séchait dans une presse.

On a retrouvé des fragments de papyrus, dont certains textes de l’Ancien Testament, parmi les rouleaux de la mer Morte ; ils faisaient partie de la bibliothèque de la communauté de Qumrân, dans le désert de Juda. On a également retrouvé des centaines de fragments de papyrus provenant de copies du Nouveau Testament. Certains datent du 2e siècle après J.-C. Le mot « Bible » vient de Byblos, port phénicien connu pour ses exportations de papyrus.

Le parchemin était fabriqué avec la peau d’un animal. On enlevait les poils et on étirait la peau jusqu’à ce qu’elle devienne très fine. Puis on la frottait avec de la chaux pour la rendre lisse et pour qu’elle soit résistante et souple.

Les rouleaux en parchemin étaient plus solides et duraient plus longtemps que les papyrus. Grâce aux rouleaux de la mer Morte on sait comment on préparait les parchemins et comment on y écrivait. La plupart des rouleaux découverts à Qumrân sont des parchemins, y compris le rouleau contenant le livre d’Ésaïe en entier, qui date du 1er siècle avant J.-C.

Les rouleaux

Un rouleau est une longue bande composée de feuilles de papyrus ou de parchemin cousues ensemble. Etalé, un rouleau pouvait mesurer jusqu’à 10 mètres. Les rouleaux étaient enroulés d’un côté ou par les deux extrémités et formaient un ou deux cylindres. Les deux extrémités étaient souvent attachées à des bâtons, de manière à enrouler l’ensemble plus facilement.

En général, les scribes écrivaient d’un seul côté du rouleau, mais Ézékiel 2.10 mentionne un rouleau écrit des deux côtés, comprenant « des plaintes, des gémissements et des cris de détresse ».

Le codex est un livre formé de feuilles reliées ensemble. Il est apparu seulement au 1er siècle avant J.-C. Son usage s’est répandu un ou deux siècles plus tard. Par conséquent, toutes les

références à des livres de l’Ancien Testament dans les écrits deutérocanoniques, et probablement dans le Nouveau Testament, concernent des rouleaux et non des livres reliés.

Avant d’expédier une lettre ou un document, on le fermait, on l’attachait et on le scellait. Le sceau était en cire molle ou en argile. L’expéditeur y apposait son sceau avec une chevalière ou un objet gravé tout spécialement. Une fois l’argile ou la cire durcies, le messager emportait le rouleau. Pour lire le document, il fallait d’abord casser le sceau.

Matériel pour écrire

Pour écrire sur un rouleau on se servait généralement d’une plume de roseau. Le bout était fendu pour former une pointe capable de garder l’encre. On trempait la pointe de la plume dans de l’eau puis on la frottait sur un bloc d’encre sèche pour obtenir sur la pointe une petite quantité d’encre liquide, ce qui permettait aux scribes d’écrire quelques lettres avant de répéter l’opération.

Le chapitre 9 d’Ézékiel parle d’une écritoire servant à transporter plusieurs plumes et un bloc d’encre sèche.

On écrivait aussi de courts textes de moindre importance sur des tablettes. Celles-ci étaient généralement en bois, enduites d’un côté d’une fine couche de cire. Pour écrire, on se servait d’un bâtonnet pointu appelé stylet. On pouvait effacer ce qui était écrit (lettres ou signes) en lissant la cire alors, on pouvait écrire à nouveau.

Même si la plupart des références de l’Ancien Testament sont métaphoriques, certains passages font peut-être allusion à de réelles tablettes en argile, en métal ou en pierre sur lesquelles on gravait les mots avec un instrument dur et pointu.

Les Grecs

Au cours des siècles, les Perses et les Grecs se firent plusieurs fois la guerre. Les deux protagonistes réussirent de temps à autre à s’introduire sur le territoire adverse, mais la plupart du temps, les batailles se déroulèrent en Asie Mineure, région vaste et fertile située entre les deux nations en guerre.

Entre 334 et 323 avant J.-C., Alexandre, roi de Macédoine, au nord de la Grèce, lança une série d’offensives militaires audacieuses contre l’Empire perse, l’attaquant de toutes parts. Il battit les Perses à plusieurs reprises et étendit sa domination sur l’ensemble de leur Empire.

Quand Alexandre entra dans Persépolis, il permit à ses soldats de piller les maisons des gens riches, en représailles à la mise à sac de l’Acropole d’Athènes par les Perses, des années auparavant (480 avant J.-C.). Pour la première fois de toute sa longue campagne contre l’Empire perse, Alexandre permettait à ses troupes de se livrer au pillage. En général il s’efforçait de gagner le soutien des peuples perses pour qu’ils le considèrent comme leur chef légitime et non comme un simple conquérant étranger. Pendant le séjour d’Alexandre à Persépolis, le feu détruisit le magnifique palais des rois perses. Les historiens ignorent encore s’il s’agit d’un acte délibéré ou d’un simple accident.

Alexandre conquit de nombreux pays, y compris le royaume de Juda. Après sa mort, en 323 avant J.-C., son Empire fut morcelé entre ses quatre principaux généraux. Le royaume de Juda

se trouva d’abord sous le contrôle des Ptolémées d’Égypte. Au début du 3e siècle avant J.-C., les armées séleucides de Syrie infligèrent une défaite aux Ptolémées, à Paneion, au nord d’Israël, et s’emparèrent de Juda. Le chapitre 11 du livre de Daniel décrit de nombreux événements survenus à cette époque.

Les conquêtes menées par Alexandre étaient non seulement militaires mais aussi culturelles. Ses armées fondaient des villes dans les régions qu’elles venaient de conquérir. Ainsi se répandit, jusqu’aux confins de son Empire, la culture grecque – appelée hellénisme (d’après le grec Hellas) – qu’Alexandre aimait tant. L’une des conséquences principales de la propagation de la civilisation grecque fut le remplacement de la langue araméenne par la koinè grecque, employée dans le cadre des échanges commerciaux et internationaux. C’est dans cette langue que le Nouveau Testament a été écrit.

Les institutions hellénistiques

Le Nouveau Testament mentionne à plusieurs reprises des villes de la Décapole. Il s’agit de villes de culture grecque.

Gérasa était une de ces dix villes romaines de culture grecque. La plupart se trouvaient à l’est du Jourdain ; deux d’entre elles étaient situées plus au nord, en Syrie, et il y en avait une en Israël, à l’ouest du Jourdain. Selon les évangiles, Jésus se rendit dans des villes de la Décapole.

Certaines institutions étaient caractéristiques des villes grecques. Tout comme dans le judaïsme, l’éducation jouait un rôle prépondérant dans la civilisation grecque. Les garçons recevaient une éducation classique au « gymnase ». On leur enseignait plusieurs matières, comme les langues, la littérature, le droit, la musique. Les élèves, entièrement nus, prenaient part à des compétitions sportives comme par exemple la lutte ou l’athlétisme.

Tout autour des villes se trouvaient des temples dédiés aux dieux et déesses grecs. La ville de Gérasa possédait un temple dédié à la déesse Artémis.

Un hippodrome est une vaste structure de forme ovale à ciel ouvert. Les habitants des villes grecques assistaient à des courses de chars ou de chevaux à l’hippodrome.

Le théâtre, très populaire en Grèce, ne fut introduit en Palestine qu’à l’époque romaine. Il existait de très grands théâtres. Celui-ci, qui se trouve à Scythopolis, l’une des villes de la Décapole, pouvait accueillir environ 7 000 spectateurs.

Le Nouveau Testament emploie un certain nombre de mots faisant référence au théâtre. Ainsi, par exemple, le terme hypocritès, transcrit en français par « hypocrite ». C’est le terme employé pour désigner un comédien.

En général les anciennes villes cananéennes ou israélites n’avaient pas de plan bien défini. Leur structure s’adaptait à la topographie, et la ville s’agrandissait avec la construction de nouvelles maisons. Les villes grecques, en revanche, étaient souvent construites conformément à un plan, surtout au temps des Romains. La rue principale s’appelait le cardo. Elle était souvent bordée de colonnes de chaque côté, et c’est là que se trouvaient les bâtiments administratifs et les boutiques, dont les sols étaient souvent couverts de mosaïques

exécutées avec soin. Les roues de chariots tirés par des animaux creusaient des ornières sur les rues pavées.

Près du centre ville se trouvait généralement une grande place, l’agora. C’est là que se tenait le marché où avaient lieu les achats, les ventes et le troc de produits agricoles, de vêtements et d’autres produits manufacturés. Les citoyens y organisaient parfois des réunions publiques. Les professeurs s’installaient pour enseigner dans un endroit couvert (portique) appelé stoa, situé en bordure de l’agora.

Les Maccabées

En 168 avant J.-C., le roi séleucide Antiochus IV tenta officiellement de supprimer certaines coutumes juives, ainsi qu’il l’avait déjà fait dans son royaume pour d’autres pratiques religieuses régionales. Les Juifs se révoltèrent, guidés par une famille de prêtres – les Asmonéens, qui venaient de la ville de Modin au pied des collines. La révolte des Maccabées, c’est ainsi qu’on l’appelle, est décrite dans les livres deutérocanoniques des Maccabées, et en partie au chapitre 11 du livre de Daniel. Les Juifs remportèrent la victoire et pendant environ une centaine d’années, ils furent maîtres chez eux. Durant le 2e siècle avant J.-C., plusieurs mouvements sectaires se formèrent au sein du judaïsme, notamment ceux des Sadducéens, des Pharisiens et des Esséniens.

Vers la fin du 2e siècle, les Juifs étendirent leur territoire : ils conquirent la Samarie et plus tard l’Idumée (connue auparavant sous le nom d’Édom) et obligèrent les habitants à se convertir au judaïsme. Le roi Hérode le Grand était un descendant de ces Iduméens convertis.

Les Juifs continuèrent de régner sur leur terre jusqu’en 63 avant J.-C., moment où les Romains s’installèrent dans la région. Les Romains annexèrent la Judée à la province romaine de Syrie, mettant ainsi un terme à un siècle de souveraineté juive.

Crédits et droits d’auteur

Réalisé par l’Alliance biblique universelle

Texte

Krijn van der Jagt

Ray Pritz

Prise de vues et montage

Jan Karnis

Caméra additionnelle

Tino Qahoush

Knuk Mushik,

Cine Impuls

Assistants de production

Simon Karnis

Janice Karnis

Narrateurs

Danielle Jeanne

Pierre-Philippe Deveaux

Conseillers

Graham Odgen

Lénart de Regt

Conseiller technique

Christian Bonnet

Consultant

Krijn van der Jagt

Musique

Michael Moricz / Nazareth Village

Réalisateur

Ray Pritz

Cartes reproduites avec l’aimable autorisation de la Société biblique danoise

Remerciements pour l’autorisation de filmer :

Christ Church, Jérusalem

Musée égyptien du Caïre

Musée d’Éphèse, Selçuk

Musée national d’Iran

Avec l’aimable autorisation de l’Autorité des antiquités d’Israël (I.A.A.),

Musée d’Israël, Jérusalem

Direction de la Nature et des Parcs, Israël

Parc national de Jerash, Jordanie

Kadman Numismatic Pavilion, Musée d’Eretz Israel, Tel Aviv

Musée de Mosoul

Musée de la civilisation romaine

Musée de l’Agora antique (Stoa Attalos), Athènes

Musée national de Beyrouth

Congrégation Netivyah, Jérusalem

Musée de Pergame, Berlin

Ralli Museum, Césarée

Site archéologique de Revadim

Musée des pays de la Bible, Jérusalem

Maquette du second temple de Jérusalem, musée d’histoire de Jérusalem

Copyright

Version originale en anglais © Alliance biblique universelle, 2004

Version française © Alliance biblique universelle, 2018