PARTIE 3 – De Josué à Ézékias

Table des matières et Crédits et droit d’auteur

L’entrée en Canaan …………………………………………………………………………………… ………………… 1

Les matsevot …………………………………………………………………………………… …………………………. 1

Topographie de Canaan …………………………………………………………………………………… ………….. 2

Hatsor ……………………………………………………………………………………………………………….. ……… 3

Disposition et défense des villes …………………………………………………………………………………… 3

Dan ……………………………………………………………………………………………………………….. …………. 4

Les bamoth ……………………………………………………………………………………………………………….. . 4

Le tell ……………………………………………………………………………………………………………….. ………. 4

La topographie et la géographie …………………………………………………………………………………… . 5

Le désert ……………………………………………………………………………………………………………….. ….. 5

Les outils de travail …………………………………………………………………………………… ……………….. 6

La poterie ……………………………………………………………………………………………………………….. …. 7

L’influence des Philistins …………………………………………………………………………………… ……….. 8

Les Juges et les premiers rois …………………………………………………………………………………… ….. 8

Le Mont Tabor …………………………………………………………………………………… ………………………. 8

La Phénicie ………………………………………………………………………………………………………………. 10

Moab ……………………………………………………………………………………………………………………….. 11

L’Assyrie …………………………………………………………………………………………………………………. 11

Ézékias ……………………………………………………………………………………………………………………. 12

Crédits et droits d’auteur ……………………………………………………………………………………………. 14

Narrateur homme

Narrateur femme

K. van der Jagt

R. Pritz

Verset biblique

L’entrée en Canaan

Le livre de Josué décrit comment les Israélites entrèrent en Canaan. Conduits par Josué, le successeur de Moïse, ils traversèrent le Jourdain près de la ville de Jéricho. D’après ce récit, quand les prêtres portant l’arche de l’alliance entrèrent dans l’eau, le fleuve cessa de couler. Cela se passa en un lieu appelé Adam, à environ 30 km au nord de Jéricho. Josué ordonna qu’un homme de chaque tribu prenne une pierre dans le fleuve. Ces pierres furent ensuite assemblées de manière particulière pour créer un lieu saint, lieu de commémoration et de culte.

Les matsevot

Au Proche-Orient, dans l’antiquité, dresser des pierres faisait partie de la symbolique religieuse. Ces pierres dressées (appelées matsevot en hébreu) représentaient parfois les

personnes qui offraient un culte à un dieu, parfois les divinités elles-mêmes. Ces pierres étaient toujours la marque d’un lieu saint, d’un sanctuaire. Même si le terme matsevot n’est pas employé dans le récit du livre de Josué, cet assemblage de pierres réalisé par les Israélites était certainement un lieu sacré.

Les Israélites érigèrent ces pierres à Guilgal, là où le peuple avait traversé le fleuve. Ils campèrent quelque temps à Guilgal et y préparèrent un plan de bataille pour conquérir le pays de Canaan. Guilgal devait être proche de Jéricho, quelque part dans la région au nord de la mer Morte qu’on appelle parfois Araba, mais même aujourd’hui on ne connaît toujours pas son emplacement avec exactitude.

D’après le premier chapitre du livre des Juges, Juda, aidé par la tribu de Siméon, conquit le sud de Canaan. La tribu d’Ephraïm, qui représentait la famille de Joseph, conquit le centre du pays, composé de collines, au nord de Jérusalem. D’autres tribus d’Israël telles que Manassé, Aser et Nephtali conquirent des régions au nord de la vallée de Jizreél. Les tribus de Ruben et de Gad ainsi qu’une partie de Manassé restèrent dans une région située à l’est du Jourdain.

Topographie de Canaan

Les territoires conquis par les Israélites étaient en principe déjà bien exploités. Lorsque les Israélites s’y installèrent, la population cananéenne qui se trouvait à l’ouest des collines formant le centre du pays vivait dans de nombreux petits villages entourés de champs cultivés et de terrasses. Le chapitre 6 du Deutéronome décrit ainsi la région :«desvilles que vous navez pas bâties, des maisons pleines de toutes sortes de richesses que vous navez pas amassées, des puits que vous navez pas creusés, des vignes et des oliviers que vous navez pas plantés...»

Une grande partie du pays de Canaan était composée de collines séparées seulement par de petites vallées. Cela ne laissait que peu de terrains plats pour les cultures. Pour augmenter considérablement les surfaces cultivables, il fallait construire des terrasses sur les flancs des collines. Ces terrasses horizontales retenaient l’eau de pluie, qui autrement se serait écoulée. Elles se prêtaient bien à la culture des oliviers mais également à de petites cultures de céréales ou d’autres plantes. Pour faire des terrasses il fallait d’abord construire des murs puis combler cet espace avec différentes couches de terre capables de retenir l’eau. Construire ces terrasses était une tâche longue et pénible. Il fallait à toute une famille une année entière de travail pour préparer mille mètres carrés de terrasses. Ces terrasses étaient caractéristiques des versants ouest du pays, où les conditions climatiques convenaient à ce genre de culture.

En plus d’un grand nombre de petits villages cananéens, il existait quelques installations plus importantes qu’on désignait parfois du nom de villes ou de cités-états. Ces termes pourraient induire en erreur le lecteur moderne, car ces « villes » comptaient rarement plus de quelques milliers d’habitants. Contrairement aux villages qui étaient constitués d’un ensemble de petites habitations non protégées, les villes comprenaient des habitations, des bâtiments publics, et étaient entourées d’une muraille de protection. Les habitants des villages étaient tous des paysans, alors qu’en ville on trouvait aussi des artisans, des commerçants et du personnel administratif. Le personnage le plus haut placé dans la société locale était un chef qui portait souvent le titre de roi. La superficie des villes variait de l’une à l’autre ; la superficie moyenne était d’environ 20 hectares, égale à un carré de moins de 500 mètres de côté.

Hatsor

Dans l’Antiquité, le pays de Canaan ne fut jamais une nation unie. Il existait, en fait, de nombreuses cités-états ; plusieurs sont mentionnées dans l’Ancien Testament, parmi lesquelles Hatsor, Sichem, Guézer, Méguiddo, Lakich, Gaza, Ascalon, Laïch (plus tard appelée Dan) et Jébus (plus tard appelée Jérusalem). Bon nombre de cités-états cananéennes étaient situées le long de la route maritime (en latin Via Maris), qui reliait l’Egypte à la Syrie.

Hatsor était la plus importante cité-état de Canaan. Elle contrôlait toute la partie nord de la route maritime qui traversait la Galilée. Le roi de Hatsor avait l’audace de se nommer « le roi » lorsqu’il écrivait au grand roi, c’est-à-dire au pharaon d’Égypte. Tous les autres rois cananéens se désignaient comme « des chiens ». Le roi de Hatsor commandait une grande armée qui lutta contre les Israélites dirigés alors par Josué. Josué lui infligea une défaite, ainsi qu’aux autres rois, et détruisit Hatsor par le feu.

Disposition et défense des villes

Pour mieux les défendre, on construisait généralement les villes sur une colline ou du moins sur un terrain un peu élevé. Elles étaient entourées d’une muraille et pour pénétrer dans la ville il fallait passer par une porte. La forme des portes variait selon les époques, cependant elles étaient toutes conçues pour rendre plus difficile l’entrée d’éventuels attaquants. Par exemple, on construisait l’ensemble des éléments de la porte pour qu’ils soient plus épais que la muraille, et on s’arrangeait pour contraindre les envahisseurs à emprunter un passage plutôt étroit, ce qui permettait de les attaquer plus facilement d’en haut.

Lorsqu’une cité fortifiée de l’Antiquité était attaquée par une armée ennemie, son point le plus vulnérable était la porte d’entrée. Aussi construisait-on la porte d’une manière particulière : il y avait une porte extérieure et une porte intérieure. Quand les ennemis avaient franchi la porte extérieure, ils étaient obligés de se tourner sur leur gauche en direction de la porte intérieure. Cela est important, car les soldats tenant leur arme de leur main droite et un bouclier de leur main gauche, leur côté droit était alors plus exposé. Les défenseurs, du haut des murs internes, pouvaient alors les cribler de pierres, de flèches ou de lances.

La muraille qui entourait la ville était parfois composée de deux murs avec un espace entre les deux. C’est ce qu’on appelle un mur à casemate. On remplissait parfois cet espace avec des gravats, pour en faire une seule muraille épaisse. Dans certaines régions, les gens bâtissaient leurs maisons entre les deux murs.

Les anciens de la ville se réunissaient souvent à l’intérieur ou près de la porte pour discuter des affaires publiques et élaborer des lois.

L’intérieur des villes antiques était constitué d’un réseau de rues qui aboutissaient à un vaste espace, appelé la place. La place comme les rues étaient en général en terre battue, exceptionnellement elle pouvait être pavée de pierres. Cette place à ciel ouvert était un lieu de rencontre des citadins. C’est sur une des places de la ville que se tenait le marché, un endroit central pour faire du troc, acheter et vendre. La place du marché se trouvait souvent juste à l’intérieur de la porte.

Dan

Lors des fouilles sur le site de la ville israélite de Dan, les archéologues firent une découverte extraordinaire : une ancienne porte en briques de terre. La même porte de type cananéen fut découverte dans la ville antique d’Ascalon. La ville de Dan et la porte datent de l’époque cananéenne, environ 600 ans avant l’arrivée des Israélites. Cette ville cananéenne s’appelait à l’origine Laïch. La tribu de Dan, qui avait reçu d’abord un petit territoire sur la côte, avait probablement été obligée de le quitter et de migrer vers le nord, où elle s’empara de Laïch qu’elle rebaptisa Dan.

Les bamoth

Le premier roi du royaume du Nord en Israël, Jéroboam 1er, fit construire des autels pour les sacrifices, à Dan au nord et à Béthel au sud. Il fit aussi construire ailleurs d’autres lieux sacrés, appelés bamoth en hébreu (bamah au singulier). Les auteurs de la Bible condamnèrent ces bamoth. Celui qui fut découvert à Dan est très grand : il mesure 19 mètres de long sur 8 mètres de large. Le mot bamah est souvent traduit par « haut lieu », il est clair cependant que ces bamoth n’étaient pas toujours situés au sommet d’une colline.

À l’extérieur de la porte nord de Dan, les archéologues découvrirent une petite plate-forme avec une base creuse à chaque angle. Ces creux servaient peut-être à soutenir un dais qui donnait de l’ombre à celui qui était assis dessous. On peut supposer que le roi se tenait là pour juger les affaires que lui soumettait le peuple. Ou bien que cette plate-forme était un haut lieu de moindre importance, comme il y en avait parfois à la porte de la ville. Près de la même porte on a aussi trouvé un long banc qui a peut-être été utilisé par les notables de la ville quand ils traitaient leurs affaires.

Le tell

Lorsque les bâtiments d’une ville étaient détruits ou désaffectés, on construisait de nouveaux bâtiments sur les décombres de la ville précédente. Cette pratique eut pour effet de former au cours des siècles une colline artificielle, appelée un tell. Le tell était entouré de murs et de remblais de terre appelés remparts. Le mur était parfois constitué d’une rangée de maisons mitoyennes. Rahab, qui vivait à Jéricho au temps de Josué, habitait probablement une de ces maisons.

Des fouilles archéologiques ont montré que Jéricho n’était pas une grande ville. La Bible explique qu’elle tomba après que le peuple d’Israël eut accompli un rituel particulier. Pendant six jours les Israélites firent quotidiennement une fois le tour de la ville, guidés par les prêtres qui transportaient l’arche de l’alliance. Le septième jour ils firent sept fois le tour de la ville. Les murs de Jéricho s’écroulèrent lorsque sept prêtres soufflèrent dans sept cornes de bélier et que tout le peuple se mit à pousser une grande clameur. Il ne reste rien aujourd’hui des murs et très peu des ruines de la ville elle-même.

Dans le livre de Josué, au chapitre 18, v.1, nous lisons : «Après que lesIsraélites eurent soumis le pays, ils se rassemblèrent tous à Silo et y installèrent la tentede la rencontre.» Quand les Israélites entrèrent en Canaan, ils apportaient avec eux le tabernacle et l’arche de l’alliance qu’ils avaient transportés pendant 40 ans dans le désert. Ils installèrent le tabernacle et l’arche à Silo, au centre du pays.

La topographie et la géographie

Suivant les cultures et les langues, les interprétations relatives aux termes décrivant le relief peuvent varier considérablement. Il est utile de voir à quoi ressemblaient certaines formes du relief du pays où s’installèrent les Israélites.

Le mot hébreu har (souvent traduit par « montagne ») est employé par les auteurs de la Bible avec des sens très divers. Le mont Hermon à l’extrême nord du pays ainsi que le mont Sinaï tout au sud sont très élevés et peuvent être couverts de neige. Cependant, le mont Garizim et le mont Ebal près de Sichem, ainsi que le mont Thabor en Galilée, ne sont pas du tout élevés. Quant à la montagne de Sion à Jérusalem, où se trouvait le temple, elle était en réalité plus basse que la majeure partie de la région qui l’entourait. La plupart des points élevés appelés harim en hébreu, seraient considérés comme de simples collines dans de nombreuses cultures. Le mont Carmel au nord-ouest du pays, sur le territoire de la tribu d’Aser, s’élève à 550 mètres seulement. L’endroit où l’on suppose que Jésus fit son « sermon sur la montagne », près du lac de Génésareth ou mer de Galilée, est en fait, en dessous du niveau de la mer.

Il existe plusieurs mots en hébreu pour désigner un cours d’eau qui s’écoule toute l’année. Le mot yeor désigne en général le Nil en Egypte. Le terme le plus courant est nahar ; il désigne un cours d’eau qui s’écoule tout au long de l’année, sans toutefois en préciser la taille. Le Jourdain, par exemple, ne fait jamais plus de quelques mètres de large et pas plus de deux ou trois mètres de profondeur. C’est le plus grand fleuve d’Israël. Il fait partie des quelques cours d’eau qui ont de l’eau tout au long de l’année. En revanche il existe de nombreux endroits où l’eau ne coule qu’après la pluie. On trouve en Israël des centaines de ravins, oueds, ou cours d’eau saisonniers, qu’on appelle en hébreu nachal.

Très souvent, l’Ancien Testament évoque des événements se déroulant « dans les collines ». Ce qualificatif pourrait presque s’appliquer à l’ensemble du pays. D’ailleurs il est souvent accompagné d’une précision, par exemple « les collines d’Ephraïm ». Il s’agit, la plupart du temps, d’une région située quelque part le long de la chaîne montagneuse centrale qui s’étend du nord au sud.

La plus grande vallée du pays est la vallée de Jizréel. Elle est bordée au nord par les collines de Galilée et au sud-est par les collines de Guilboa.

La ville de Méguiddo est située sur la bordure ouest de la vallée de Jizréel. C’était l’une des puissantes cités-états cananéennes. Elle fut conquise par les Israélites. Plus tard le roi Salomon fortifia la ville.

Sur la bordure est de la vallée de Jizréel se trouvait la ville de Jizréel, qui joua un rôle important dans l’histoire des rois du royaume du Nord d’Israël. Jizréel contrôlait un important passage de la route maritime (Via Maris) qui reliait l’Égypte, la Syrie et la Mésopotamie.

Le désert

Le désert joue un rôle important dans les récits bibliques : l’histoire la plus connue est celle qui décrit le séjour des Israélites dans le désert après leur sortie d’Égypte. Cependant, le désert est présent dans de nombreux autres événements bibliques. Il devint, pour les prophètes, un symbole fondamental.

En général le désert des pays de la Bible n’est pas une vaste étendue plate recouverte de sable, parsemée de dunes. Il existe toutes sortes de déserts. Le désert du Sinaï, par exemple, est caractérisé par des montagnes entrecoupées de vallées. Le plus haut sommet, appelé aujourd’hui le mont Sainte-Catherine, culmine à 2 600 mètres. Cette région est appelée désert à juste titre car les pluies y sont rares : moins de 100 mm par an. Peu de végétation pousse dans le désert à cause des faibles précipitations.

Au nord du désert du Sinaï se trouve la région du Néguev (qui veut dire « sec »). Le Néguev n’est pas aussi étendu que le Sinaï mais il est plus plat. De nombreux événements liés à la vie d’Abraham, d’Isaac et de Jacob se déroulèrent dans le Néguev. Le mot negev, sous la forme negba, c’est-à-dire « vers le Néguev », sert à indiquer le sud.

Plus on avance vers le nord, plus les précipitations sont abondantes. Au bord du désert proprement dit, se trouve le désert de Juda. Les pluies ne sont pas assez abondantes pour permettre des cultures, il y a juste assez de végétation pour nourrir les troupeaux. Le désert de Juda est bordé par la mer Morte à l’est, et à l’ouest par la chaîne montagneuse, où se trouvent Jérusalem et Bethléem, la ville natale de David.

La mer Morte est le point le plus bas du globe. L’eau y est environ dix fois plus salée que celle de l’océan. La Bible l’appelle la mer salée ou la mer d’Araba. Elle est alimentée par l’eau du Jourdain et par d’autres cours d’eau provenant de sources. Là où coulent ces petits cours d’eau, des oasis se sont formées. L’une d’elle se nomme En-Guédi. C’est dans cette région que David se réfugia lorsque le roi Saül le menaçait.

Le désert de Juda est creusé de nombreux oueds ou ravins, où s’engouffrent les flots torrentiels provoqués par les pluies hivernales ; ils sont plutôt profonds et étroits, et presque impossibles à franchir.

David s’enfuit dans le désert de Juda quand le roi Saül voulut le tuer. D’après la Bible, David et Saül se parlèrent en ce lieu comme s’ils étaient près l’un de l’autre. Cela peut paraître étrange puisque Saül et ses hommes essayaient de capturer et de tuer David, et que les deux groupes se trouvaient sur des hauteurs opposées. Or Saül et David semblaient se parler facilement, sans même avoir à crier, alors qu’il aurait fallu beaucoup de temps à Saül et à ses hommes pour rejoindre David.

Bien que le désert soit un lieu aride, souvent inhospitalier, il est souvent associé dans la Bible à des événements positifs. Comme dans le cas de David, le désert est souvent un refuge contre le danger. Lorsque Agar s’enfuit loin de Sara, c’est dans le désert que Dieu pourvoit à ses besoins de manière surnaturelle. Ce thème de l’approvisionnement en nourriture au désert revient à plusieurs reprises : quand le peuple d’Israël est dans le Sinaï, quand Elie fuit Jézabel. Dans la Bible, le désert est peut-être le lieu par excellence où Dieu parle aux hommes.

Deux noms, le Néguev et l’Araba, désignent les régions sèches au sud du pays. Le Néguev est un haut plateau creusé de profonds canyons. L’Araba est une vallée plate qui s’étend jusqu’au sud de la mer Morte à l’est du Néguev. Dans la Bible, le terme Araba peut aussi désigner la vallée au nord de la mer Morte et même une partie de la région à l’ouest du Jourdain. Le Néguev et l’Araba sont très arides, aussi l’agriculture y est très limitée.

Les outils de travail

Les Israélites s’installèrent en Canaan à la fin de l’âge du bronze. Le nom donné aux périodes archéologiques correspond aux matériaux employés pour fabriquer des armes et des outils. À l’âge du bronze, on fabriquait les outils et les armes avec du bronze, c’est-à-dire avec un alliage de cuivre et d’étain. Vers 1200 avant J.-C., on apprit à fabriquer des outils en fer, un métal qui est plus dur que le bronze. L’âge du fer commença. Le travail du fer fut introduit en Canaan par les Philistins.

Les Philistins étaient l’un des peuples non sémites connus sous le nom de « peuples de la mer ». Ils envahirent le pays de Canaan par la mer, vers 1200 avant J.-C., au moment où les Israélites entraient dans le pays par l’est. Les Philistins constituèrent une ligue de cinq cités-états : Gaza, Asdod, Ascalon, Gath et Ecron. Ils étendirent peu à peu leur territoire et furent ainsi amenés à affronter directement les tribus israélites, notamment celles de Dan et de Juda.

Entre 1200 et 1000 avant J.-C., à l’époque des Juges, les Philistins contrôlaient la plaine côtière depuis Gaza, et en direction du nord, jusqu’au petit cours d’eau appelé dans la Bible le Yarcon.

Les Israélites apprirent à travailler le fer alors que les Philistins en maîtrisaient déjà l’usage.

La fabrication d’outils agricoles en fer rendait le travail plus efficace et plus aisé. Les paysans préparaient la terre pour les plantations à l’aide d’une charrue en bois, dont le soc, qui pénétrait dans la terre dure, était recouvert d’une sorte de manchon en fer. On se servait également d’une pioche, une sorte de houe en fer pour biner le sol. Cette pioche pouvait servir aussi de hache pour couper du bois.

L’émondoir (ou ébranchoir) servait à couper les branches hors de portée.

Pour couper les épis au temps de la moisson, les paysans utilisaient une faucille munie d’une lame en fer.

Les outils agricoles et leur emploi représentaient un temps de paix. Les prophètes se servent de ces symboles, et de la ressemblance entre certains outils et des armes, pour annoncer la venue de temps de paix où alors on transformera les armes en outils agricoles. Cependant, lorsque le prophète Joël veut appeler le peuple à faire la guerre, il use de l’image inverse : il faut transformer les outils agricoles pour en faire des armes.

La poterie

Les objets de culte, les outils et la poterie dont se servaient les Philistins montrent que ceux-ci étaient originaires des îles de la mer Egée. Toutefois, ils furent progressivement influencés par la culture cananéenne et finirent par s’assimiler au monde sémite. Ce processus apparaît nettement dans l’évolution de la poterie. À l’origine, la poterie philistine était monochrome, c’est-à-dire décorée d’une seule couleur, comme les poteries grecque et égéenne antiques. Plus tard la poterie est devenue bicolore – décorée de deux couleurs –, rappelant par son style la poterie cananéenne.

Les fouilles archéologiques des sites bibliques mettent fréquemment au jour des morceaux de poterie. Dans la plupart des maisons on se servait de récipients, de plats, en argile cuite. Ces objets étaient fragiles et devaient être souvent renouvelés.

L’argile devait tout d’abord être travaillée plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle devienne homogène et malléable.

Aux temps bibliques, on façonnait l’argile au moyen d’un tour de potier. On plaçait une motte d’argile au centre d’une petite table ronde reliée par une tige à une grosse roue en bois ou en pierre placée en dessous. Le potier faisait tourner cette roue avec le pied tout en façonnant l’argile avec les mains. Si le récipient qu’il était en train de produire ne lui plaisait pas, il lui suffisait de reformer la motte d’argile et de recommencer.

Une fois le vase terminé, le potier le faisait sécher au soleil pendant quelques heures. Cependant, les récipients en argile séchés au soleil étaient fragiles. Il fallait donc les faire cuire dans un four spécial jusqu’à ce qu’ils durcissent.

Les récipients en argile étaient d’usage tellement courant que les auteurs de la Bible les évoquaient souvent de manière symbolique. Ils rappelaient, par exemple, la facilité avec laquelle le potier façonnait l’argile. Dans le livre de Jérémie (18.6), le prophète cite Dieu : «Gens dIsraël, ne suisje pas capable dagir à votre égard comme ce potier, demande le Seigneur? Vous êtes dans ma main comme largile dans la main du potier.»

La fragilité des objets d’argile était aussi utilisée comme symbole. Et dans le livre d’Ésaïe, au chapitre 41, le prophète parle du potier qui foule avec ses pieds l’argile avant de la mettre sur la roue pour la façonner. Dans ce contexte, il s’agit d’un symbole de conquête militaire.

L’influence des Philistins

La religion des Philistins s’assimila de plus en plus à celle des Cananéens. Les noms des dieux philistins cités dans la Bible, tels que Dagon, Astarté et Baal-Zeboul, étaient en usage dans les religions cananéennes locales. Des fouilles archéologiques ont mis au jour un temple philistin sur le site de Tell Qasileh, qui était la ville philistine située le plus au nord.

Dans les temples philistins, le plafond au-dessus de la salle principale était soutenu par deux grandes colonnes de bois. À Tell Qasileh on aperçoit encore les bases en pierre de ces colonnes. Le livre des Juges raconte comment Samson se plaça entre les deux colonnes et les fit sortir de leurs assises, provoquant ainsi la chute du toit du temple.

Les Juges et les premiers rois

Au temps des Juges, les tribus israélites habitaient les régions montagneuses situées au sud, au centre et au nord de Canaan, ainsi que la région transjordanienne de Galaad. Elles ne vivaient pas en ville, mais dans de petits villages dispersés sur de grandes étendues. Les membres d’une famille élargie, formant un clan, vivaient dans un même village, et les membres d’une même tribu vivaient dans la même région.

Les tribus israélites regroupées en ligue n’avaient aucun pouvoir d’action réel. Il était rare de voir les villages, les clans ou les tribus agir ensemble. Cela arrivait s’il y avait urgence et qu’un chef de guerre charismatique parvenait à unir les différents groupes contre un ennemi commun, tels que Moab ou Ammon. Ces chefs étaient les Juges mentionnés dans la Bible.

Le Mont Tabor

Le livre des Juges contient, aux chapitres 4 et 5, un récit remarquable, dans lequel Barac et Débora unissent une majorité de tribus contre le roi de Hatsor ; cela montre que les cités-états cananéennes étaient encore fermement implantées dans les plaines.

Se sentant menacés à la fois par les Cananéens et par les Philistins, les Israélites choisirent un roi capable de conduire une armée unie. Le premier roi d’Israël fut Saül, membre de la tribu de Benjamin. Au début de son règne, Saül remporta plusieurs victoires contre les Philistins, les Ammonites et les Amalécites. Grâce à ces victoires, Saül consolida son autorité sur les autres tribus israélites, mais il ne régna jamais sur un royaume unifié. Le texte biblique ne précise pas la durée de son règne. Vers la fin de son règne, Saül livra bataille contre les Philistins et fut tué, ainsi que trois de ses fils, sur le mont Guilboa. Son cadavre fut pendu sur la muraille de la ville de Beth-Chéan.

Après la mort de Saül, les anciens de Juda choisirent comme roi David, qui était de leur tribu. Son règne débuta vers 1000 avant J.-C. Les tribus du nord demeurèrent fidèles à la maison de Saül, mais David réussit peu à peu à étendre son autorité sur l’ensemble des tribus d’Israël. Environ sept ans après la mort de Saül, David fut à nouveau oint comme roi, mais cette fois par les tribus du nord. Pendant un certain temps, toutes les tribus d’Israël furent unies autour de la personne du roi David.

Durant la cérémonie d’intronisation du nouveau roi, on versait de l’huile d’olive sur sa tête ; c’est ce qu’on appelle l’onction. Pour les rois d’Israël, l’onction d’huile était un acte sacré, pratiqué par un prophète (une seule fois par un prêtre). L’huile que l’on versait était contenue dans la corne d’un animal. C’est peut-être pour cette raison que la corne est souvent considérée dans la Bible comme un symbole de puissance et d’autorité.

David réussit à briser la puissance philistine. Son plus grand succès militaire fut la conquête de Jérusalem, la ville des Jébusites. C’était une petite ville située sur une colline au sud d’une autre colline appelée Sion. Jérusalem ne possédait aucune richesse naturelle, ni même de source d’eau importante. Cependant, David décida d’en faire sa capitale. C’était un choix judicieux car Jérusalem était située sur un territoire neutre qui n’appartenait à aucune tribu. Sa position stratégique, au centre des terres occupées par les tribus, joua un rôle majeur dans le processus de formation de la nation israélite.

David fit de Jérusalem la capitale religieuse, administrative et militaire d’Israël. Tout au long de son règne, il agrandit considérablement son royaume. Il s’empara de la vallée du Jizreél, de toute la Galilée et d’une grande partie de la région transjordanienne. Il assujettit les Ammonites et les Moabites qui occupaient les plateaux transjordaniens et leur fit payer d’importants tributs annuels. Le deuxième livre de Samuel décrit le siège de Rabba, capitale des Ammonites, qui fut conquise par Joab, général de l’armée de David.

David étendit aussi son territoire vers le sud, dans le Néguev, où il dut affronter les Édomites. Il les vainquit et plaça des garnisons sur leur territoire.

En peu de temps, David parvint à fonder une sorte de mini-empire, mais il ne fut que de courte durée. Son fils Salomon ne fit aucune conquête militaire supplémentaire et n’agrandit pas le pays. Il était surtout fin diplomate et habile commerçant. C’était aussi un homme réputé pour sa sagesse et son savoir, ainsi qu’un grand bâtisseur. Le roi de la cité phénicienne de Tyr, Hiram, allié et partenaire commercial de Salomon, lui fournit de l’aide. Pendant plus de vingt ans, Salomon envoya à Hiram du blé et de l’huile d’olive d’Israël, en échange de bois de

construction et de main d’œuvre qualifiée en provenance du Liban. En fait, tous les architectes et les chefs artisans qui conçurent et construisirent les édifices à Jérusalem étaient phéniciens. Sur l’emplacement de la petite forteresse de la ville de David, Salomon fit construire une résidence royale à laquelle il ajouta la colline du temple que son père avait déjà achetée.

Cette colline, appelée Sion ou Moriya, constitua l’acropole, la partie élevée et sacrée de la ville. Il en est souvent question dans la Bible, et plus particulièrement dans les Psaumes où elle est appelée avec une certaine exagération intentionnelle « la montagne sainte ». Les prophètes parlent parfois de « la montagne de Dieu ». Le temple et le palais royal étaient situés sur une plate-forme construite sur cette colline. Ces constructions surélevées soulignaient de façon symbolique la supériorité du souverain sur son peuple. Les maisons des habitants de Jérusalem étaient situées en contrebas.

Sous le règne de Salomon, la superficie de la ville passa de six à quinze hectares environ, et la population de Jérusalem devait compter environ 1 500 personnes.

Après la mort de Salomon, l’empire se divisa en deux et s’effondra. Le royaume du sud, appelé Juda, demeura sous l’autorité des descendants de David. Le royaume du nord, plus grand, était appelé tantôt Israël, tantôt Jacob ou Ephraïm. Il fut d’abord gouverné par Jéroboam, qui s’était révolté contre le roi David.

Jéroboam 1er fit construire deux énormes autels en plein air : l’un à Béthel, au sud de son royaume, l’autre à Dan, au nord. Il y plaça des statues de taureaux en or. Le taureau était la représentation principale du dieu cananéen Baal. Pour les Cananéens, Baal, le dieu du tonnerre, de la pluie et de la fertilité, était la première des divinités. Ils croyaient qu’il avait le pouvoir de vaincre Môt, le dieu de la mort, lors d’une bataille qui se répétait chaque année, à l’arrivée du printemps.

La Bible cite souvent la déesse Achéra (ou Astarté), déesse de la fertilité, qui était peut-être la compagne de Baal.

L’instabilité politique régna dans le royaume du nord d’Israël jusqu’en 800 avant J.-C. environ, époque à laquelle débuta le règne de la lignée d’Omri. Le roi Omri fonda une nouvelle capitale sur une colline stratégique qu’il acheta à un homme du nom de Shémer. La ville s’appela Shomrôn en hébreu, ou Samarie, peut-être à cause du nom de son ancien propriétaire. Samarie devint une ville belle et prospère, et la capitale du puissant royaume du nord d’Israël.

La Phénicie

La Bible contient de nombreuses références aux villes phéniciennes de Tyr et de Sidon. La « Phénicie » est le nom grec de cette région côtière située au nord de Canaan. Le terme désigne la couleur rouge foncé (pourpre), celle d’une teinture extraite d’un coquillage marin. Cette teinture constitua, pour la Phénicie, un produit d’exportation très prisé.

La Phénicie comprenait plusieurs cités-états. Tyr, la plus importante, était construite sur une île au large de la partie nord de la côte cananéenne. Tyr surpassait généralement les autres villes phéniciennes, telles que Sidon et Byblos.

Durant le dernier millénaire avant J.-C., Tyr était le plus grand port du monde. La ville possédait deux installations portuaires : le port égyptien et le port phénicien. Tyr était

renommée pour son luxe et son mode de vie libéral. C’était une ville pluriculturelle et un foyer de civilisation. C’est de là que partait le célèbre bois de cèdre du Liban pour être ensuite acheminé en direction de l’Égypte et de l’ouest.

De nos jours, des plongeurs trouvent encore dans la mer de petites statues de soldats phéniciens et de femmes égyptiennes.

Dans l’Antiquité, les Phéniciens étaient des navigateurs réputés. Ils transportaient dans leurs navires en bois de nombreux passagers et de grandes quantités de marchandises. Il y avait deux moyens de propulsion pour les bateaux : les voiles attachées au mât captaient le vent ; dans certains bateaux il y avait des avirons pour ramer lorsque le vent était trop faible ou pour manœuvrer dans un espace étroit. Le bateau était dirigé à l’aide d’un ou deux avirons actionnés à l’arrière du bateau. Lorsque le bateau se trouvait au port ou amarré au large, il était immobilisé par une ancre attachée à une corde. Les ancres étaient parfois en fer, mais souvent c’étaient de grosses pierres percées d’un trou.

Byblos était la plus ancienne des villes phéniciennes. Elle était construite sur une île, entourée de murailles. De Byblos, les Phéniciens répandirent l’alphabet à travers tout le bassin méditerranéen, grâce à leurs nombreux échanges commerciaux. Les premières inscriptions utilisant l’alphabet phénicien ont été découvertes sur le sarcophage du roi Hiram de Byblos ; elles datent de 1000 avant J.-C. environ.

Moab

Le principal ennemi du royaume d’Israël du nord était le roi d’Aram, dont la capitale était Damas. Après la mort du roi Achab, Israël devint de plus en plus vulnérable. Le roi Mécha de Moab se révolta contre Israël et refusa de payer le tribut annuel.

Joram, roi d’Israël, conclut une alliance avec Josaphat, roi de Juda, et ils attaquèrent Moab. Au bord de la défaite, le roi Mécha offrit son fils en sacrifice au dieu Kémosh sur le mur de la ville de Qir-Hérès. Témoins de cet acte de désespoir, les armées d’Israël et de Juda retournèrent chez elles totalement découragées, sans avoir conquis la ville. La Bible ne raconte pas la suite de la campagne militaire. Il est possible qu’elle ait échoué et que Moab ait réussi à se libérer d’Israël.

En 1868, un missionnaire allemand découvrit une pierre d’un mètre de haut sur laquelle les Moabites avaient raconté leur révolte contre Israël, la stèle de Mécha ou stèle de Moab. Son texte est un cantique de louange adressé au dieu moabite Kémosh, qui délivra son peuple d’Israël. Il raconte comment les Moabites reprirent toutes leurs villes aux Israélites. Le sacrifice du prince n’est pas mentionné.

Voici un extrait du texte : « Et Kamosh me dit : “Va, prends Neboh sur Israël.” et je suis allé de nuit. J’ai combattu contre elle depuis le lever de l’aube jusqu’à midi ; je l’ai prise et j’en ai tué tous les habitants, sept mille hommes et garçons, femmes et filles et même les femmes enceintes car je les avais vouées à Ashtar-Kamosh. »

L’Assyrie

Le prophète Amos prédit l’expansion de l’Empire assyrien, qui devint de plus en plus puissant au cours du 8e siècle avant J.-C. L’Assyrie devint la plus grande puissance du Proche-Orient et le resta pendant près de 150 ans. L’économie assyrienne reposait principalement sur les cultures royales de céréales, situées au cœur du pays autour de Ninive et de Nimrod.

La première capitale de l’Assyrie s’appelait Assour, comme la divinité principale des Assyriens. Ensuite ils déplacèrent leur capitale vers le nord, près des champs de céréales. Nimrod, Khosabar et Ninive furent tour à tour capitales du grand Empire assyrien.

Ninive était une immense cité. Le livre de Jonas raconte qu’il fallait trois jours pour la traverser à pied. Elle contenait douze portes : chacune était dédiée à un dieu assyrien, dont elle portait le nom.

Lorsque les Babyloniens et les Mèdes assiégèrent la ville en 612, les Assyriens pensèrent qu’ils étaient en sécurité derrière leurs grandes murailles. Cependant, les Babyloniens réussirent à détourner l’eau du Tigre et d’autres cours d’eau, pour les diriger vers les murs de la ville. L’eau ramollit le sol sous les murailles, et au bout de quelques mois, les murs s’écroulèrent, permettant ainsi aux envahisseurs d’entrer dans la ville. Le prophète Nahoum fait allusion à cet événement (2.7) : «Soudain, les portes qui donnent sur les fleuves sont enfoncées, au palais royal cest la débandade!»

Lorsqu’un État conquis par l’Assyrie se révoltait et refusait de payer le tribut ou s’alliait à un autre Etat contre l’Assyrie, le châtiment pouvait être rapide et sévère. Dans le pire des cas, les Assyriens annexaient le territoire rebelle et déportaient une partie de sa population. C’est ce qui arriva au royaume d’Israël du nord. Il se révolta contre l’Assyrie et fit même alliance avec l’Égypte. En 722, les Assyriens châtièrent les Israélites en déportant une partie du peuple vers d’autres régions de l’Empire.

En revanche, le royaume de Juda résista à toute tentative de révolte. Le prophète Ésaïe encouragea cette résistance en recommandant à Ahaz, roi de Juda, d’être ferme et de ne pas céder aux pressions. Ésaïe prophétisa la destruction imminente de Damas et d’Israël, tous deux rebelles, et annonça que Juda serait épargné. Ce que le prophète avait annoncé se réalisa.

Ézékias

Le roi Ézékias, successeur d’Ahaz, changea les pratiques de Juda. Il débarrassa le temple des statues des divinités et des autres objets de culte qu’il contenait, y compris d’un autel en l’honneur d’Assour. Dans le Proche-Orient antique, les rois vassaux étaient obligés de vénérer le dieu de leur suzerain. Pour Ézékias, purifier le temple en le débarrassant de tous les objets de culte étrangers était non seulement un acte religieux, mais aussi un acte politique de révolte contre l’Assyrie.

Ézékias fit également réparer les murs de Jérusalem, il en fit construire d’autres autour des nouveaux quartiers d’habitation et améliora les systèmes d’alimentation en eau de la ville par la construction d’un bassin et d’un aqueduc souterrain. Tous ces travaux furent réalisés peu de temps avant l’attaque des Assyriens. À cette époque, Jérusalem comptait vingt mille habitants.

Les archéologues ont découvert une partie du mur d’Ézékias, construit au 8e siècle avant J.-C. Cette portion de mur donne une idée de l’importance des murailles de protection d’une ville

antique : elles mesurent ici sept mètres de large. Certains murs étaient encore plus larges. Ézékias fit élever ce mur en prévision d’une invasion assyrienne.

Pour rendre la ville moins vulnérable aux attaques, Ézékias fit condamner tous les accès à la source située hors de la ville. Puis il fit construire un long aqueduc souterrain permettant d’amener l’eau à l’intérieur des murailles de Jérusalem. Cet aqueduc mesurait un kilomètre et demi de long. Les ouvriers, qui creusaient depuis chaque extrémité en suivant probablement une fissure naturelle dans la roche, se rencontrèrent au milieu du tunnel. Ils fixèrent à cet endroit une plaque commémorative, découverte plus tard par des archéologues.

Malgré l’ampleur de ses programmes de construction, Ézékias avait mal évalué la situation politique. Les Assyriens ne tardèrent pas à arriver et à conquérir Juda.

Crédits et droits d’auteur

Réalisé par l’Alliance biblique universelle

Texte

Krijn van der Jagt

Ray Pritz

Prise de vues et montage

Jan Karnis

Caméra additionnelle

Tino Qahoush

Assistants de production

Simon Karnis

Michael Nikolayev

Narrateurs

Danielle Jeanne

Pierre-Philippe Devaux

Gérard Rousier

Avec la contribution de

Anthony Abela

Lénart de Regt

Graham Odgen

Timothy Wilt

Conseiller technique

Christian Bonnet

Conseiller

Krijn van der Jagt

Musique

Michael Moricz / Nazareth Village

Réalisateur

Ray Pritz

Remerciements pour l’autorisation de filmer :

Musée archéologique d’Amman

Musée d’Arad

Musée de Beyrouth

Musée des Pays de la Bible, Jérusalem

Musée de la Tour de David, musée de l’histoire de Jérusalem

Cité de David, Jérusalem

Maison de la pêche et des ancres, Ein Gev

Musée d’Eretz-Israël, Tel-Aviv

Direction de la Nature et des Parcs d’Israël

Autorité des Antiquités israéliennes pour les objets exposés aux Musée d’Israël à Jérusalem

Maquette du second temple de Jérusalem

Musée historique de Nasholim, Tel Dor

Nazareth Village

Parc naturel biblique de Neot Kedumim

Musée Ralli, Césarée

Musée Archéologique, Revadim

Tabernacle du Parc national de Timna

Cartes reproduites avec l’aimable autorisation de la Société biblique danoise

Copyright

Version originale en anglais © Alliance biblique universelle, 2004

Version française © Alliance biblique universelle, 2011